Intervention de Aude Luquet

Séance en hémicycle du lundi 5 décembre 2022 à 16h00
Accélération de la production d'énergies renouvelables — Présentation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAude Luquet, rapporteure pour avis de la commission du développement durable et de l'aménagement du territoire :

En 1901, Émile Zola publie son dernier roman, Travail, œuvre d'anticipation dans laquelle une cité utopique se préparait au temps « où le charbon s'épuiserait au fond des mines » : comment assurerait-on alors « le torrent d'électricité devenu indispensable à l'existence » ? Sous les traits d'un inventeur, l'auteur s'est lancé dans une quête qui l'a conduit à se tourner vers le ciel pour s'adresser directement au « soleil secourable » : « De la sorte », écrit-il, « il y aurait sans cesse là une source de force illimitée, dont on disposerait à sa guise. » Le soleil lui apparaît comme la seule énergie susceptible d'émanciper l'humanité – encore faut-il la maîtriser. Il ajoute : « Des savants étaient parvenus à imaginer de petits appareils qui captaient la chaleur solaire et la transformaient en électricité, mais par quantités infimes […]. Il fallait réaliser le phénomène en grand […]. »

Réaliser ce phénomène en grand, telle est l'ambition du projet de loi. Cette ressource, nous voulons la mettre au cœur de la lutte contre le dérèglement climatique, qui est incontestablement le défi du siècle. Notre volonté est claire : faire de la France le premier grand pays du monde à sortir de la dépendance aux énergies fossiles. C'est un impératif pour protéger l'environnement, renforcer notre souveraineté et améliorer le pouvoir d'achat des Français.

La France ne remportera pas seule ce combat, mais nous devons commencer par être irréprochables si nous voulons être entendus sur la scène internationale – c'est une question de crédibilité. La transition vers une société plus durable, une « cité du bonheur », dans l'imaginaire de Zola, passe par un triptyque indispensable et indissociable : une électrification massive de nos usages, une plus grande sobriété énergétique et une meilleure efficacité énergétique. Le récent rapport de RTE « Futurs énergétiques 2050 » montre que nous pouvons y parvenir, en développant un mix énergétique décarboné qui associe les énergies renouvelables et l'énergie nucléaire. C'est bien là notre ambition.

Alors que la loi « climat et résilience » a déjà permis des avancées ambitieuses, nous voulons accélérer la dynamique pour atteindre nos différents objectifs – ceux de la PPE, qui veut que nous ayons doublé notre capacité de production d'électricité renouvelable en 2028, ainsi que ceux du paquet européen Fit for 55, qui fixe à 40 % la part des énergies renouvelables dans la consommation finale d'énergie de l'Union européenne en 2030. Dans notre mix énergétique actuel, le solaire représente moins de 3 % de la production d'électricité : nous sommes clairement en retard. Loin de rester dans le statu quo, nous voulons donner un véritable coup d'accélération à la filière : multiplier par dix notre puissance photovoltaïque, tel est le cap affiché par le Président de la République, dont nous partageons l'ambition. Le temps presse. Aujourd'hui, il faut en moyenne cinq ans de procédure pour construire un parc solaire, alors qu'il ne nécessite que quelques mois de travaux.

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