Intervention de Olivier Dussopt

Séance en hémicycle du mardi 13 décembre 2022 à 15h00
Questions au gouvernement — Réforme des retraites

Olivier Dussopt, ministre du travail, du plein emploi et de l'insertion :

Vous l'avez dit, la réforme des retraites est une question importante. Elle est souvent l'objet de débats passionnés mais nous devons regarder la réalité en face.

La réalité est celle d'un système de retraite déficitaire dont il est prévu que le déficit s'établisse à 12,5 milliards en 2027 – c'est demain – et à presque 15 milliards en 2030.

La réalité est également celle d'un système injuste, qui ne tient pas suffisamment compte, notamment, des carrières hachées et de la précarité pour calculer le minimum de retraite pour vivre décemment et qui ne protège donc pas suffisamment ceux de nos aînés prenant leur retraite après avoir connu ces carrières lors de leur vie active.

La réalité est enfin celle d'un système inéquitable avec certains régimes qui garantissent des avantages que plus personne ne comprend.

C'est face à cette réalité que nous avons fait le choix de réformer le système de retraite pour garantir sa durabilité et sa pérennité, afin que nos enfants disposent d'un système qui ne soit pas étouffé par la dette mais aussi pour l'améliorer afin que sa protection soit plus forte.

Il y a un peu plus de deux mois, nous avons ouvert, avec Mme la Première ministre, des concertations avec les partenaires sociaux et avec les forces politiques. Presque tous reconnaissent, parce que c'est le Conseil d'orientation des retraites qui le dit, que le système n'est pas équilibré et qu'il doit donc être rééquilibré.

Nous avons ouvert des chantiers. Ils sont marqués par des désaccords, notamment sur la question de l'âge, mais également par la volonté de travailler ensemble pour améliorer le système sur plusieurs points : emploi des séniors ; meilleure prise en compte des carrières longues afin de garantir que ceux qui ont commencé à travailler plus tôt n'aient pas à travailler dix-sept ou dix-huit ans pour pouvoir bénéficier d'une retraite correcte ; meilleure mesure de l'impact de la pénibilité pour prévenir l'usure professionnelle ; garantie d'un minimum de pension autour de 85 % du Smic.

Sur certains sujets, nous devons travailler plus pour arriver à davantage de convergence et d'efficacité. Avec le Président de la République et la Première ministre, nous nous sommes donc donné quelques semaines supplémentaires pour que ces concertations puissent se prolonger. Elles ont été utiles et fructueuses et ces quelques semaines, qui ne remettent en cause ni le calendrier global ni le cap que nous nous sommes fixés, permettront d'améliorer encore ce texte.

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