Intervention de Nicolas Sansu

Séance en hémicycle du samedi 17 décembre 2022 à 15h30
Motion de censure — Discussion et vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicolas Sansu :

Vous feriez bien de ne pas non plus ignorer leurs difficultés liées aux autres augmentations, celle du prix des biens et des services, mais aussi de la rémunération de leurs personnels, car vous mettez en péril leur capacité d'autofinancement. Au-delà, ce sont autant de milliards d'euros d'investissements publics qui manqueront au pays pour répondre aux défis climatique, économique et social.

Le défi social, justement : c'est d'abord à celui-ci que nous aurions dû répondre dans les territoires d'outre-mer. Quelle occasion manquée, et quelle faute politique, alors que de tous les bancs de notre hémicycle était montée l'exigence d'un plan ambitieux de rattrapage et de dispositifs tendant à faire respecter un peu plus l'égalité, cette valeur cardinale de notre République ! Vous avez ignoré l'ampleur de ces exigences et des besoins en matière de santé, de sécurité, d'éducation – d'une présence accrue de l'État, tout simplement.

Au contraire, avec le texte que vous avez fait adopter sans vote, de nouveaux mauvais coups sont à l'ordre du jour : ah, le fameux compte personnel de formation, qui pourrait désormais être activé avec une participation du salarié ! Pas mal, le 49.3, pour faire passer les coups tordus ! Comment accepter qu'il n'y ait eu aucun débat en matière de logement, alors que plus de 20 % de nos concitoyens ne peuvent se chauffer correctement ? Pas davantage de débat en matière d'éducation, de culture, tout « ce qui a fait de l'homme autre chose qu'un accident de l'univers », comme disait Malraux. Nous savons bien que tout un chacun doit apporter sa pierre : les députés communistes et des outre-mer, qui forment le groupe de la Gauche démocrate et républicaine, le font avec leurs convictions et leur soif de débat, persuadés que le débat public et la contradiction dessinent les chemins de l'avenir.

Nous continuerons de débattre, de défendre les choix d'un modèle alternatif, celui qui instaure une fiscalité plus juste, plus progressive, plus directe, celui qui fait des services publics la pierre angulaire de la reconquête républicaine, celui qui s'attaque à la rente et à l'accumulation de fortunes indécentes.

Certes, dans la configuration de l'Assemblée issue des élections législatives, qui n'ont pas accordé de majorité au Président de la République, il n'est pas incongru que le Gouvernement ait recours au 49.3 pour faire adopter les lois de finances :…

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