Intervention de Mathilde Panot

Séance en hémicycle du samedi 23 juillet 2022 à 9h00
Projet de loi de finances rectificative pour 2022 — Après l'article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMathilde Panot :

Vous alignez les mensonges quand vous parlez d'attractivité, comme Éric Coquerel l'a bien indiqué. En effet, lorsque l'on prend en compte les différentes dépenses pour les entreprises – les 150 milliards d'euros qui leur sont versés chaque année et les 240 milliards d'euros d'aide exceptionnelle distribués pendant la crise –, l'impôt sur les sociétés est inférieur en France à la moyenne des pays de l'OCDE.

Vous alignez les mensonges, car il n'est pas acceptable que le peuple souffre quand TotalEnergies, notamment, se gave. Et ne nous parlez pas ici de PME et des risques pris par les entrepreneurs alors que Total a fait 16 milliards d'euros de bénéfices, a versé 8,8 milliards d'euros à ses actionnaires et que son PDG a augmenté son salaire de 50 %, jusqu'à 5,9 millions d'euros – excusez-moi du peu.

En 2021, j'avais proposé, au nom de mon groupe, l'instauration d'une taxe sur les profiteurs de crise. Puisqu'Emmanuel Macron avait déclaré, l'année précédente, que nous étions en guerre, j'avais alors cité les propos de l'un de vos prédécesseurs au ministère des finances, en 1916 : « Tout le monde trouvera juste que ceux qui doivent à la guerre un supplément de revenu alors qu'elle a causé à d'autres tant de misère et de ruine participent pour une part plus large aux dépenses qu'elle entraîne. Cette idée est tellement simple qu'il n'est pas besoin d'opposer dans un tableau l'enrichissement rapide des premiers à la détresse prolongée des seconds pour qu'elle s'impose à l'esprit. » Cette proposition fut adoptée à l'unanimité moins une voix. Bruno Le Maire, vous déshonorez votre prédécesseur ; soutenez cette taxe contre les profiteurs de crise !

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