Intervention de Éric Alauzet

Séance en hémicycle du mardi 14 mars 2023 à 15h00
Accélération des procédures liées à la construction de nouvelles installations nucléaires et fonctionnement des installations existantes — Article 1er d

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Alauzet :

Je vous invite, cher collègue, à aborder ce sujet avec beaucoup de précaution. Il existe des études scientifiques aux conclusions diverses, et de nombreuses controverses que l'on ne parvient souvent pas à trancher. Vous vous souvenez sans doute qu'au moment de l'accident de Tchernobyl, on a beaucoup parlé du nuage qui avait traversé les frontières, susceptible d'avoir entraîné un certain nombre de pathologies, en particulier de cancers, en France. Des recherches ont notamment été réalisées au sujet du cancer de la thyroïde, pour lequel une incidence très élevée a été enregistrée dans les années suivant l'accident. On a pensé que c'était une conséquence de Tchernobyl, alors que cela ne l'était absolument pas. Les chiffres s'expliquaient par le développement très lent de ce cancer, que l'on ne diagnostiquait pas – souvent, les gens atteints mourraient d'autre chose. C'est parce que l'on a recherché les cas de cancers que l'on en a trouvés beaucoup, alors qu'en réalité ils n'étaient pas plus nombreux. On a simplement été plus vigilant. Je vous suggère de faire attention lorsque vous évoquez ces sujets : ce n'est pas la peine d'affoler inutilement les gens. Les études doivent être très longues, car un cancer prend dix, quinze ou trente ans pour se développer. Je rejoins les propos de ma collègue : il est inutile de lancer aujourd'hui une étude qui aura des résultats dans vingt ans. Je vous invite à la plus grande prudence quant aux conclusions hâtives que l'on peut tirer de telle ou telle étude.

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