Intervention de Julie Laernoes

Séance en hémicycle du mardi 14 mars 2023 à 15h00
Accélération des procédures liées à la construction de nouvelles installations nucléaires et fonctionnement des installations existantes — Article 1er d

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJulie Laernoes :

L'argument que nous venons d'entendre est beaucoup utilisé pour minimiser les impacts et les risques liés au nucléaire. Lorsque l'on veut relancer un programme de production nucléaire d'ampleur, il faut tout de même nommer un chat un chat. Le nucléaire n'est pas une énergie comme les autres : elle comporte des risques, chacun peut en convenir. Il y a parfois des accidents. La France a jusqu'à maintenant un système de sûreté robuste, qui s'efforce de nous prémunir le plus possible des risques, mais des recherches sont menées qui prouvent les effets de cette énergie sur la santé. Lors d'une manifestation de salariés de l'IRSN, une personne est venue me trouver : elle dirige un pôle consacré aux effets sur la santé de faibles doses de radioactivité durant un temps prolongé. Ce sujet peut vous paraître anecdotique, vous pouvez considérer qu'il ne devrait pas être étudié. Il me semble pourtant que, lorsqu'on a l'ambition de relancer un programme nucléaire de l'ampleur de celui que vous envisagez, il faut avoir le courage et l'humilité d'admettre que ce n'est pas sans risque : il faut prendre toutes les précautions qui s'imposent et conduire les études nécessaires.

Le refus de mener ces études ressemble à une tentative de taire les conséquences possibles. Mais les conséquences, nous les avons vues. Nous voyons aussi la difficulté à réaliser les études et à les faire publier. Si vous voulez relancer le nucléaire, mes chers collègues, prenez au moins toutes les précautions nécessaires. Pour reprendre les mots de Mme la rapporteure, nous ne parlons pas d'usines de chocolat mais de centrales nucléaires.

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