Intervention de Jean-Christophe Niel

Réunion du jeudi 16 février 2023 à 15h00
Commission d'enquête visant à établir les raisons de la perte de souveraineté et d'indépendance énergétique de la france

Jean-Christophe Niel, directeur général de l'IRSN :

L'IRSN emploie 1 800 personnes, dont des experts et des chercheurs, mais aussi tous ceux qui sont chargés des fonctions support et qui sont essentiels. Pour que l'institut fasse son travail, il faut aussi des personnes qui s'occupent de l'informatique ou des bâtiments.

Le turnover était d'un peu moins de 4,5 % il y a environ cinq ans. Il est ensuite monté à 6,5 % juste avant le covid. La situation s'est ensuite un peu apaisée, mais le turnover repart à la hausse. Nous enregistrons une centaine de départs par an, parmi lesquels on compte des départs à la retraite. C'est autant de personnes qu'il faut remplacer. Jusqu'à présent, on y arrivait bon an, mal an – même si ce n'est pas si simple.

Nous avons évolué et nous discutons des salaires dès le début du processus de recrutement – alors que précédemment cette discussion intervenait à la fin de ce processus. Comme nous payons moins que dans le privé, c'était un peu tard et on enregistrait un taux de refus final important. Nous présentons à présent dès le départ les grilles de rémunération auxquelles nous sommes tenus en tant qu'établissement public. La moitié des candidats renoncent. C'est donc compliqué, notamment dans le contexte d'un marché très dynamique pour les cadres.

C'est une source d'inquiétude au moment où sont lancés de grands programmes, car le nombre d'experts est limité. Les industriels connaissent bien les nôtres, car ils discutent souvent avec eux. Je ne suis pas opposé par principe à ce que nos experts aillent travailler chez les industriels. L'inverse serait intéressant, mais c'est plus compliqué car l'écart de rémunération entre un expert de l'IRSN et une personne qui a un profil équivalent dans l'industrie atteint 30 %. Ceux qui travaillent pour l'IRSN font donc preuve d'un esprit de mission et ils sont particulièrement sensibles à la sûreté nucléaire.

Les réflexions en cours sur l'évolution de l'organisation constituent aussi un facteur auquel il va falloir être très attentif, afin de s'assurer que cela ne conduise pas à amoindrir le niveau de compétence de l'institut – au moment où il va faire face aux nombreux chantiers que l'on a évoqués.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion