Intervention de Karine Herviou

Réunion du jeudi 16 février 2023 à 15h00
Commission d'enquête visant à établir les raisons de la perte de souveraineté et d'indépendance énergétique de la france

Karine Herviou, directrice générale adjointe en charge de la sûreté nucléaire :

L'attractivité est vraiment très liée à nos missions, et le lien entre l'expertise et la recherche y participe très clairement.

J'insiste sur un point : fabriquer un expert ou bien un chercheur en sûreté ou en radioprotection prend des années. Il s'agit d'arriver à un niveau de compétence qui permet de prendre du recul par rapport aux calculs figurant dans les dossiers soumis par les exploitants. Cela suppose d'acquérir une vision large, systémique, afin d'identifier les principaux enjeux et de savoir où il faut porter l'effort.

On a parlé de l'EPR, qui répond à des objectifs de sûreté ambitieux, mais aussi des réacteurs du parc en exploitation. EDF les a notablement améliorés, pour les rapprocher des réacteurs de type EPR. Tout cela se traduit par une complexité accrue des installations et l'on voit que l'on arrive aux limites du système. Il ne faudra faire des améliorations supplémentaires que lorsqu'on constatera un point de faiblesse ou un gain important en matière de sûreté. Pour bien les identifier, il faut des personnes qui ont une vision assez large des problématiques et qui sont capables de mesurer les enjeux de sûreté.

Nous arrivons au bout de la démarche qui a toujours consisté à intégrer de nouveaux scénarios – lesquels sont de moins en moins probables. Les installations doivent rester exploitables pour produire de l'électricité. Il faut faire très attention à ne pas aller trop loin dans les demandes d'amélioration, car on pourrait finalement perdre en sûreté en raison d'une complexification trop importante des installations.

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