Intervention de Hubert Ott

Réunion du mardi 7 mars 2023 à 17h15
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHubert Ott :

L'art de vivre à la française est envié dans le monde entier. Notre gastronomie, qui en fait partie, est étroitement liée à la grande diversité de production que permet notre territoire national, entre bords de mer et sommets de grandes montagnes. Pilier de son attractivité touristique, la beauté de notre pays découle de ces réalités agricoles et pastorales, qui ont façonné le paysage et notre cadre de vie. Elles incarnent nos traditions et traduisent le caractère pittoresque et bucolique du paysage français.

Grande force de notre pays, l'agriculture nous impose aussi sa fragilité, celle d'une activité économique dépendant des réalités météorologiques et de leurs caprices. Cette fragilité se trouve accentuée par le changement climatique que nous connaissons. Le défi que doit relever notre agriculture est d'adapter nos choix et nos pratiques agricoles à l'imprévisibilité de cycles météorologiques inédits. Face à l'accélération et à l'accentuation des épisodes de stress hydrique et thermique, nous n'avons d'autre choix que de privilégier une stratégie d'atténuation de leurs conséquences et d'adaptation aux nouvelles réalités qui touchent les deux grandes contraintes physico-chimiques qui s'imposent au vivant, à savoir l'eau et la température.

Il existe néanmoins des solutions évidentes, simples et rapides à mettre en œuvre. Le vignoble alsacien est le plus vert de France ; avec un taux de 32 %, il détient le record national des conversions en agriculture biologique et la haute valeur environnementale (HVE) y est une pratique généralisée. Dans ce vignoble, un effort particulier porte sur les franges de culture. On a remis au goût du jour l'entretien des murets en pierres sèches et l'embuissonnement des talus. Cela contribue à offrir de nouveaux espaces à la biodiversité en milieu cultivé, et produit un paysage susceptible d'atténuer le changement climatique, tout en participant à la décarbonation.

La généralisation d'une telle approche – arborer les franges de culture – constitue l'une des voies de la transition agricole. Que pensez-vous, monsieur le ministre, de la réhabilitation des haies et des bosquets et de l'utilisation des principes de l'agroforesterie dans l'ensemble de nos territoires agricoles ?

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