Intervention de Nicolas Sarkozy

Réunion du jeudi 16 mars 2023 à 9h30
Commission d'enquête visant à établir les raisons de la perte de souveraineté et d'indépendance énergétique de la france

Nicolas Sarkozy, président :

Nous sommes à moitié d'accord, ce n'est pas si mal ! Je ne l'aurais pas parié il y a quelques années.

J'aime bien votre façon de poser le problème. Vous vous défendez de toute caricature, faites-le aussi pour moi : vous n'êtes pas soviétique, je ne suis pas libéralomaniaque, et ma propre majorité m'a suffisamment reproché de ne pas être assez libéral.

L'État est stratégique, il n'est pas gestionnaire. Vous qui êtes un homme honnête, vous devez faire la différence entre un État qui se substitue au marché en investissant un argent que le marché ne mettrait pas pour démarrer une filière et un État qui gérerait cette filière. Jamais le marché n'aurait fait le nucléaire ; il fallait l'État pour cela. Mais une fois le nucléaire installé, c'est bien l'État qui l'a détruit. Nous pouvons nous retrouver pour reconnaître le rôle de l'État pour lancer une filière stratégique, qui ne pourrait pas démarrer spontanément grâce à des capitaux privés. Mais je pense qu'une fois la filière lancée, qu'une fois que des géants industriels sont là, il vaut mieux que le secteur privé prenne le relais. L'État est un mauvais actionnaire et il ne sait pas gérer cela.

Quant aux prix, vous voudriez les réguler. Ce n'est pas ce qu'il faut faire ! Il faut simplement augmenter la production. Dans une économie de marché, si l'offre est plus importante que la demande, les prix baissent : augmentez la capacité de production d'électricité nucléaire française, et vous ferez diminuer les prix. Les barrières administratives sont toujours rattrapées par les faits : elles ne fonctionnent pas.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion