Intervention de Danielle Simonnet

Réunion du jeudi 9 mars 2023 à 9h30
Commission d'enquête relative aux révélations des uber files : l'ubérisation, son lobbying et ses conséquences

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDanielle Simonnet, rapporteure :

L'audition touche à sa fin. Nous vous transmettrons sans doute des questions supplémentaires par écrit. Nous en sommes, avec l'uberisation, au début d'une nouvelle étape de la logique capitaliste visant à se passer du code du travail et, par le biais d'une économie du low cost et d'une « économie de la flemme » conjuguée avec le « sur-consumérisme », nous nous dirigeons vers un « suicide collectif ». Les plateformes remettent en cause le code du travail, c'est à dire un siècle de luttes du mouvement ouvrier et les acquis de 1945, et ce à l'encontre de l'intérêt général, surtout si l'on tient compte de l'évasion fiscale. Le terme « disruptif » ne rend pas compte de cette attaque historique sans précédent. Si l'on parle du développement du statut d'indépendant, en fait, une grande partie des activités créées et des autoentreprises le sont par des livreurs et chauffeurs VTC. Nous savons également que plus d'un tiers des livreurs fréquentant la Maison des livreurs sont hébergés dans des centres d'hébergement et des foyers d'urgence. Dans le même temps, les plateformes d'intermédiation se développent dans des secteurs y compris là où le niveau de diplôme est plus élevé. Pour l'employeur, c'est un moyen de ne pas avoir à assumer un contrat d'embauche et les contraintes afférentes. Je vous poserai un certain nombre de questions complémentaires par écrit, notamment sur d'autres secteurs, tel que celui des agents de nettoyage. J'aimerais savoir, par exemple, quelle est la différence entre des femmes de ménage utilisant le CESU (chèque emploi service universel) et celles qui doivent créer leur statut d'autoentrepreneur.

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