Intervention de Sandra Regol

Séance en hémicycle du mardi 4 avril 2023 à 15h00
Questions au gouvernement — Prix des produits alimentaires

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSandra Regol :

Le nombre des bénéficiaires de l'aide alimentaire a augmenté de 229 % en dix ans, c'est-à-dire qu'il a triplé, avec une hausse particulièrement drastique lors des deux dernières années. Comme vous le savez, environ trois quarts de ces personnes sont des femmes, car les femmes sont toujours les premières victimes, souvent dans l'indifférence générale – certains collègues l'illustrent en ricanant ! Les bénéficiaires incluent également un nombre croissant de travailleurs pauvres, d'étudiants et de retraités, comme me l'a rappelé hier la banque alimentaire du Bas-Rhin. En somme, il s'agit de toutes les catégories que vos réformes affectent directement.

Dans les supermarchés, les prix explosent : le taux d'inflation avoisine 17 %, et atteint même 30 % lorsqu'il s'agit des aliments premier prix. Le cercle vicieux de l'inflation bat son plein : la pauvreté se massifie et l'alimentation devient la variable d'ajustement du budget des ménages. Quel recul terrible !

Pourtant, pour parler votre langage, mesdames et messieurs les membres du Gouvernement, la pauvreté coûte beaucoup plus cher que les investissements nécessaires à son éradication. Nous vous proposons donc de faire des économies en agissant. Il est estimé qu'entre 8 et 10 millions de personnes ne sont plus en mesure de manger à leur faim. Vous avez parlé de chèques ou encore de paniers ; certes, vous maniez très bien le champ lexical, mais nous attendons toujours des actions concrètes.

La proposition de loi visant à mieux manger en soutenant les Français face à l'inflation et en favorisant l'accès à une alimentation saine, déposée par ma collègue Francesca Pasquini, vise justement à instaurer une réponse d'urgence qui prendrait la forme d'une prime alimentation de 50 euros par mois et par personne. C'est bien moins que ce que nous aurions souhaité, mais nous avons tâché de rendre le texte acceptable pour vos troupes. Elle tend également à éviter 4 000 cancers chaque année en supprimant les nitrites ainsi qu'à prendre soin des enfants et du climat en renforçant l'option végétarienne dans les cantines – des investissements pour l'avenir, donc. Malheureusement, vos troupes ont réduit en commission la prime alimentation à une aide sèche de 2 euros seulement par an et par personne.

Monsieur le ministre de l'économie et des finances, pourquoi le Gouvernement choisit-il de faire courir à la population française des dangers sanitaires et alimentaires ?

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