Intervention de Sylvie Retailleau

Séance en hémicycle du mardi 4 avril 2023 à 15h00
Errements de parcoursup et difficultés de l'enseignement supérieur

Sylvie Retailleau, ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche :

Croyez-moi, l'accès équitable à l'enseignement supérieur – et à l'enseignement tout court – est un objectif que je poursuis depuis longtemps. Cependant, même si je peux vous rejoindre sur le fait que certains points méritent largement d'être améliorés, je ne suis pas d'accord avec tout ce que vous dites. D'abord, vous faites endosser la responsabilité de ces inégalités à une plateforme qui a été créée justement pour donner à tout élève, de n'importe quelle famille et n'importe où en France, la possibilité d'accéder à toute l'offre de formation. Il y a donc 21 000 formations disponibles, ce qui rend effectivement le choix plus complexe. Mais l'existence de cette plateforme garantit à mon sens l'équité d'accès, car elle donne le choix final au futur étudiant, après que ses vœux ont été examinés par une commission d'enseignants-chercheurs, donc par une entité humaine. Parcoursup, ce n'est pas un algorithme qui choisit l'avenir de l'étudiant : comme avant, ce sont les étudiants du supérieur qui vont étudier les dossiers.

Ensuite, tout tient à l'orientation, qui doit faire l'objet d'un accompagnement. C'est là que je vous rejoins, même si Parcoursup n'y joue aucun rôle : des améliorations doivent être apportées pour éclaircir l'information et pour rendre moins opaques les critères d'admission. Mais c'est bien pour cela, je le répète, que nous avons créé ces fiches qui expliquent les critères retenus par les commissions pour chacune des formations, ainsi qu'un numéro vert. C'est également la raison d'être des journées qu'organisent les recteurs pour fournir des explications aux élèves sur ce sujet complexe ; au sein même des lycées, les professeurs principaux peuvent aussi être sollicités à ce propos. Nous devons renforcer cet accompagnement et, pour cela, renforcer notre collaboration avec le ministre de l'éducation nationale – nous avons déjà entrepris de le faire – sur les questions d'orientation. Des pistes d'amélioration existent, que nous nous employons à explorer, et nous sommes particulièrement attentifs à ce que l'équité soit assurée entre nos élèves et qu'il n'y ait pas de différences qui se créent en fonction du contexte familial. Là-dessus, je partage votre préoccupation.

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