Intervention de Pierre Meurin

Séance en hémicycle du mardi 4 avril 2023 à 21h30
Impact de l'écologie punitive sur l'inflation et le pouvoir d'achat

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Meurin :

« Tout l'enjeu de l'écologie enracinée, c'est la transmission : la transmission aux générations futures d'un patrimoine plus beau, plus riche et plus vivant. » Belle vision de l'écologie, qui tranche avec l'écologie punitive ! Ces propos sont ceux de Marine Le Pen lors de la campagne pour l'élection présidentielle de 2022 : le Rassemblement national croit au progrès continu de notre civilisation pour relancer la croissance et au génie de l'innovation pour rendre plus propres notre économie, nos mobilités, notre alimentation et, plus largement, notre quotidien. Cette stratégie doit se fonder sur le localisme, la lutte contre le dumping environnemental et social et le retour d'un État stratège qui protège notre économie contre un libre-échangisme sans foi ni loi et ultracarboné en raison des flux qu'il induit. Le génie de l'innovation doit également permettre enfin à notre nation de retrouver sa souveraineté industrielle et agricole et d'en finir avec une écologie punitive largement responsable de la grande braderie de nos fleurons nationaux.

L'écologie punitive, c'est l'histoire d'une vaste escroquerie politique que j'illustrerai de plusieurs exemples. L'écologie punitive, c'est, par exemple, l'histoire d'une idéologie antinucléaire, à cause de laquelle nous consommons aujourd'hui de l'électricité produite dans des centrales à charbon – celle que nous avons rouverte ou celles, allemandes, dont nous importons l'électricité. En 2022, nous avons ainsi acheté pour 7 milliards d'euros de cette électricité ultracarbonée alors que, par le passé, nous étions largement exportateurs. Résultat d'alliances politiques que l'on pourrait qualifier de scélérates entre les socialistes et les écologistes sous Jospin, Hollande et, évidemment, Macron, la soumission à l'idéologie antinucléaire a d'ailleurs conduit à la fermeture de Superphénix, fleuron français du nucléaire, en 1996, puis à celle de la centrale de Fessenheim en 2018. Le résultat est catastrophique : au nom de l'écologie punitive, vous avez abîmé notre souveraineté énergétique et diminué le pouvoir d'achat des Français, qui payent aujourd'hui la facture du marché européen de l'électricité et de l'importation d'électricité carbonée.

Mais l'écologie punitive, ce sont aussi des mécanismes moins avouables. C'est ainsi, par exemple, l'histoire d'un gouvernement et d'écologistes promouvant des éoliennes gigantesques qui sont imposées à la France des clochers et de la ruralité au nom du respect de prétendus engagements climatiques, qui ne sont en réalité promus que par des lobbys étrangers – au premier rang desquels des lobbys allemands –, alors que, grâce au nucléaire, notre électricité est la plus décarbonée d'Europe. La fabrication des éoliennes nécessitant du balsa, arbre d'Amazonie, elle contribue aussi à la déforestation de cette région. Les éoliennes contribuent de plus à l'artificialisation des zones agricoles et naturelles et dénaturent les paysages. Votre incapacité totale à prévoir l'avenir a aujourd'hui des conséquences sur les factures des particuliers et des entreprises : deux boulangeries de ma circonscription du Gard ont déjà fermé depuis le début de l'année.

L'écologie punitive, c'est encore la fermeture de 40 000 kilomètres de petites lignes de train par l'État ces cinquante dernières années, entraînant une utilisation massive de la voiture individuelle que l'on souhaite aujourd'hui punir. On nous parle désormais de relance du ferroviaire : comprenne qui pourra ! Car l'écologie punitive, ce sont aussi les fameuses zones à faibles émissions (ZFE) qui, d'une certaine manière, assurent la promotion des voitures électriques ou hybrides rechargeables. Mais, puisque nous parlons d'écologie, ces véhicules sont-ils moins polluants et leur cycle de vie est-il vertueux ? Permettez-nous d'en douter : les voitures électriques sont largement produites par la Chine, leurs batteries fabriquées à l'aide d'un cobalt extrait à 80 % de mines artisanales dangereuses situées en République démocratique du Congo et détenues à 90 % par la Chine. Je voudrais ici avoir une pensée pour les 40 000 enfants mineurs qui y travaillent.

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