Intervention de Anne-Cécile Violland

Séance en hémicycle du mardi 4 avril 2023 à 21h30
Impact de l'écologie punitive sur l'inflation et le pouvoir d'achat

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnne-Cécile Violland :

L'extrême droite ne nous surprend pas. Elle nous parle d'écologie punitive alors qu'en matière d'écologie, la plus grande punition, le plus grand danger, serait l'inaction. Dans un monde où la température aurait augmenté de 4 degrés Celsius, l'humanité tout entière serait exposée à une insécurité alimentaire sans précédent, des zones géographiques abritant plus d'1 milliard d'habitants deviendraient invivables à l'air extérieur les deux tiers de l'année, compte tenu de températures extrêmes, et les risques liés aux catastrophes naturelles seraient décuplés – tout comme, plus structurellement, les risques pesant sur notre approvisionnement en eau ou sur la survie d'une grande partie du monde naturel.

Collectivement, nous payons déjà le prix fort de notre dépendance aux énergies fossiles. Plus de 6 millions de personnes meurent prématurément chaque année dans le monde à cause de la pollution atmosphérique. C'est deux fois plus que la somme des morts du sida, de la tuberculose et du paludisme ! Face à ces chiffres édifiants, vous nous proposez, chers collègues, de débattre aujourd'hui de la légitimité des mesures de transition écologique. Car, derrière le terme d'écologie punitive que vous employez, ce sont toutes les données scientifiques et médicales que vous ignorez sciemment. Vous opposez l'écologie à la santé publique, vous opposez l'écologie au bien-être des populations, vous opposez l'écologie à la survie de notre monde.

Au contraire, nous œuvrons pour une écologie humaniste : une écologie au service de l'homme et progressiste qui, dans un esprit de justice sociale, nous permettra de respecter nos engagements internationaux et de nous adapter aux contraintes physiques de notre environnement. C'est le sens de notre action. Outre les incitations fiscales évoquées par notre collègue Romain Daubié, notre écologie accompagne les ménages, s'agissant notamment des ZFE. Nous avons de nouveau augmenté le bonus écologique pour l'achat d'un véhicule électrique, bonifié la prime à la conversion et expérimenté le prêt à taux zéro pour l'achat d'un véhicule propre. Rappelons que le secteur du transport est le premier émetteur de gaz à effet de serre sur le territoire national.

Autre exemple : nous avons décidé de faire un pas de plus en faveur de la rénovation énergétique en mettant fin aux passoires thermiques. Dans ce domaine également, le Gouvernement a mis en place des mesures d'accompagnement : 2 milliards d'euros pour la rénovation des bâtiments privés avec MaPrimeRénov, 4 milliards pour la rénovation des bâtiments publics et 500 millions pour le locatif social. En 2019, avec la loi relative à l'énergie et au climat, nous étions l'un des tout premiers pays au monde à inscrire dans la loi un objectif de neutralité carbone.

En agissant comme nous le faisons, de manière pragmatique, et en accompagnant la transition partout où cela est nécessaire, nous avons réussi, au-delà de l'objectif de neutralité carbone, à réduire nos émissions de près de 2 % chaque année depuis 2017. Si nous voulons tenir nos engagements, ce rythme doit plus que doubler ! Alors, plus que jamais, nous devons agir avec force pour réduire au plus vite nos émissions et amplifier la planification écologique dans tous les secteurs, loin du déni et des caricatures, chers collègues.

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