Intervention de Christophe Béchu

Séance en hémicycle du mardi 4 avril 2023 à 21h30
Impact de l'écologie punitive sur l'inflation et le pouvoir d'achat

Christophe Béchu, ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires :

Madame la députée Robert-Dehault, je pense aux habitants de votre circonscription, à la fromagerie, à ces aciéries, à ces familles nombreuses que vous évoquiez. La diminution de la ressource disponible ne résulte pas d'une mesure gouvernementale. Quelles que soient les alternances politiques, la réalité climatique est la même. Sur les 500 milliards de mètres cubes de pluie qui tombent chaque année, la part disponible, qui s'élevait à 200 milliards, diminuera au cours du siècle dans des proportions estimées entre 10 % et 40 % car, du fait de la multiplication des vagues de chaleur, les besoins des plantes et l'évapotranspiration vont croître. Cette réduction de nos réserves implique de diminuer nos prélèvements, c'est-à-dire les quantités d'eau prises dans les étiages ou dans les nappes phréatiques.

Face à ce phénomène, nous avons deux options : soit se mettre la tête dans le sable en se disant que rien de tout cela ne va se produire, que l'eau c'est la vie et que, comme elle est nécessaire à tous les usages que vous avez évoqués, il faut que les tarifs permettent de les poursuivre ; soit regarder la réalité en face et conduire un plan destiné à économiser, à trouver des ressources alternatives et à optimiser des sources d'eau auxquelles nous ne prêtions pas attention – eaux grises, eaux de pluie, eaux usées.

Dans notre plan, nous ne stigmatisons personne, nous ne visons aucune activité économique en particulier. Nous disons simplement qu'il faut mieux organiser le partage de l'eau. C'est le sens des plans d'adaptation au changement climatique mis en place dans chacun des comités de bassin, qui sont les parlements locaux de l'eau associant tous les acteurs économiques.

La solution réside dans cette planification mais aussi dans certains investissements. Il s'agit par exemple de se donner les moyens de développer l'irrigation goutte-à-goutte qui ne concerne actuellement que 7 % de notre surface agricole. Cela nous permettra de prolonger ces activités économiques et de nous nourrir. Je vous assure que c'est vraiment l'état d'esprit dans lequel nous sommes.

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