Intervention de Hubert Ott

Séance en hémicycle du mercredi 5 avril 2023 à 21h30
Contrer le recul de la culture scientifique à l'école au sein de l'État et dans nos politiques publiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHubert Ott :

Alors que nous vivons une époque sans précédent, marquée par un bouleversement climatique, sait-on réellement de quoi il est question ? Parler du changement climatique, de la décarbonation ou encore de l'effet de serre produit par le gaz carbonique suppose d'avoir acquis un socle de connaissances.

Si l'on interroge nos concitoyens, on constate que presque personne ne sait que l'atmosphère est composée à 78 % d'azote, à 21 % d'oxygène et à 0,03 % de gaz carbonique. Ce pourcentage dérisoire n'empêche pas le gaz carbonique d'être le grand responsable du bouleversement climatique en passant actuellement de 0,03 % à 0,06 % puis 0,07 % ou 0,08 %. Ainsi, on comprend l'hypersensibilité des équilibres qui régissent les conditions de vie sur notre planète : un très léger décalage sera à l'origine d'un grand bouleversement.

Ces connaissances essentielles peuvent parfaitement être acquises par tous. Aujourd'hui, pour comprendre le monde naturel, pour situer avec justesse le vivant dans son contexte, il faut disposer de cet outil crucial qu'est une culture scientifique partagée par tous. Elle seule peut nous libérer des formes modernes d'obscurantisme.

En vingt ans, la France est passée du douzième au vingt-cinquième rang de l'OCDE s'agissant du niveau des élèves en sciences et en mathématiques. Cette chute exige une réaction forte. Si nous sommes incapables d'offrir aux enfants de la nation les armes intellectuelles nécessaires pour comprendre des phénomènes essentiels, nous mettons en difficulté ces futurs citoyens dans leur quête légitime de liberté, une des valeurs du fronton républicain. Il ne saurait y avoir de liberté sans connaissance.

Lorsque, ici même, à l'occasion d'un débat parlementaire, on entend un collègue invoquer la radioactivité naturelle pour relativiser la puissance radioactive d'un accident nucléaire, on se dit que le mal est profond. Au pays de Pascal, Lamarck et Descartes, notre école doit renouer avec l'excellence pour rejoindre les meilleures du monde car la solidité d'un savoir scientifique constitue la boussole permettant d'éviter de se perdre dans les croyances faute de connaissances.

Que comptez-vous faire pour redonner aux mathématiques et aux sciences leur rôle premier à l'école primaire, au collège ainsi qu'au lycée – où il est inconcevable qu'un socle minimum d'enseignement des mathématiques ne soit pas proposé dans toutes les filières ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion