Intervention de Francesca Pasquini

Réunion du mardi 28 mars 2023 à 17h20
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrancesca Pasquini, rapporteure :

M. Vigier a estimé qu'il était encore trop tôt pour légiférer, au motif que des expérimentations sont en cours sur les menus végétariens dans les cantines scolaires et que nous ne disposerions pas encore de leurs résultats en matière de réduction du gaspillage alimentaire ou de coût.

Je suis allée à la rencontre de collectivités territoriales qui vont déjà au-delà de ce qui est prévu par la loi en matière de menus végétariens. Si vous faisiez de même, vous verriez que le simple fait de s'inscrire dans une telle démarche leur a permis de mener une réflexion vertueuse au sujet de l'amélioration de ces menus. Cela les a conduites à s'interroger sur les actions qui peuvent être menées pour l'éducation à l'alimentation des enfants, pour lutter contre le gaspillage et pour acheter plus de produits bios et locaux. La commune de Mouans-Sartoux a instauré l'option du menu végétarien depuis bien longtemps et le gaspillage alimentaire y est très en deçà de la moyenne nationale : 30 grammes par assiette au lieu de 150 grammes.

Lorsque l'on augmente le nombre de repas végétariens, on diminue les coûts. Cela permet d'acheter de manière plus locale, qu'il s'agisse de produits bios ou de viandes de meilleure qualité. Nous ne voulons absolument pas supprimer la viande des assiettes de nos enfants – je ne suis moi-même pas végétarienne –, nous proposons simplement d'introduire au moins deux menus végétariens par semaine.

M. Bourgeaux a fait part de son inquiétude quant au fait que la prime d'alimentation pourrait servir à acheter autre chose que des produits alimentaires. Quand vous avez faim et que l'on vous donne les moyens d'être autonome pour faire vos courses, l'aide est forcément utilisée pour des produits alimentaires. Une expérimentation en cours à Montreuil montre que lorsque l'on attribue une telle aide, elle est utilisée à 96 % pour l'alimentation.

Vous n'étiez pas présent lors de l'audition des représentants des banques alimentaires. C'est dommage, car ils ont estimé que la prime d'alimentation était essentielle à court terme en l'absence d'un autre dispositif d'aide pour ceux qui ont faim. Ils nous disent qu'ils sont à bout, qu'ils n'ont plus assez de bénévoles et de moyens. Si vous donnez de nouveau à des gens les moyens de retourner faire les courses et de ne plus faire appel aux Restos du Cœur, au Secours catholique, au Secours populaire ou aux associations qui leur viennent en aide, ce sera une bouffée d'air. Ces associations sont souvent animées par des retraités, qui leur consacrent beaucoup de temps et auxquels je rends hommage. Allez les rencontrer et vous verrez qu'il n'y a pas d'autre mesure pour répondre aux besoins.

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