Intervention de Belkhir Belhaddad

Séance en hémicycle du mercredi 3 mai 2023 à 21h30
Superprofits réalisés par les concessionnaires d'autoroutes : état des lieux et perspectives

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBelkhir Belhaddad :

9,40 euros, voilà le tarif que déboursent actuellement de nombreux Mosellans pour faire un aller-retour entre Metz et Saint-Avold, deux communes distantes de 47 kilomètres – il ne s'agit que d'un exemple parmi tous ceux que chacun de nous ici peut citer.

Après une hausse de 2 % en 2022, la nouvelle progression du prix des péages autoroutiers – 4,75 % en moyenne –, entrée en vigueur au 1er février, soit en pleine période d'inflation, est une augmentation de trop, même si, vous l'avez rappelé tout à l'heure, monsieur le ministre délégué, c'est à votre initiative qu'elle a été limitée.

Les Français qui nous regardent et que nous rencontrons n'acceptent plus que ces efforts ne pèsent que sur quelques-uns quand d'autres, notamment les quinze sociétés d'autoroutes privées, se partagent 3,3 milliards d'euros de dividendes. Le problème n'est pas qu'une entreprise soit rentable, bien au contraire, ni bien sûr que ces sociétés investissent massivement dans des infrastructures concédées alors que l'État mettrait beaucoup plus de temps à assumer l'ensemble des travaux de modernisation et de sécurisation des axes. Non, le problème est que malgré des bénéfices records, les concessionnaires continuent chaque année d'augmenter les tarifs des péages en expliquant qu'ils n'ont pas le choix pour être en mesure de maintenir leur niveau d'investissement.

Le présent débat ne peut que heurter l'opinion publique et nous conduire à nous réinterroger sur la refonte des contrats de concession. Je salue à cet égard l'initiative que vous avez annoncée tout à l'heure s'agissant de l'organisation d'un grand débat sur cette question. Et vous avez également raison de préciser que rien n'est gratuit.

Nous devons tirer les leçons des privatisations d'autoroutes et rompre avec les prolongations de concessions sans règles de modération des tarifs fixées par l'État et sans participation à la transition écologique. J'espère que ce principe prévaudra à l'avenir, notamment pour ce qui concerne la future autoroute A31 bis dans le nord de la Moselle.

Quelles mesures comptez-vous prendre sur ce dossier et plus généralement s'agissant des nouvelles concessions ?

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