Intervention de Philippe Vigier

Séance en hémicycle du jeudi 4 mai 2023 à 9h00
Garantir le respect du droit à l'image des enfants — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Vigier :

Avec ce texte défendu par nos camarades du groupe GDR – NUPES, à l'occasion de leur journée de niche, nous revenons aux débats que nous avons vécus il y a quelque temps dans cet hémicycle, avec beaucoup de gravité.

Je n'ai pas oublié ces moments terribles auxquels vos prédécesseurs, monsieur le ministre, ont été confrontés. On entendait les sachants – dont les tenants de la position du docteur Raoult – ; ceux qui affirmaient qu'il fallait recourir au vaccin Spoutnik ; ceux qui expliquaient qu'il fallait tout faire pour ne rien faire. Or que faisions-nous chaque soir, lorsque les chiffres s'affichaient – 800 morts, 1 000 morts ? Nous fustigions nos soignants, que nous avons envoyés au feu, mal protégés dans un premier temps. Puis ce fut la bagarre pour obtenir les machines capables de réaliser les tests – j'en atteste, car j'étais en première ligne –, et la bagarre encore lorsque nos machines ont été volées par d'autres, dans un aéroport chinois. Ensuite, naturellement, il fallut agir.

Le processus démocratique a-t-il été respecté ? Oui, puisque nous avons voté ici : la loi a été adoptée avec une assez large majorité. Or, et c'est plutôt rare, elle prévoit qu'à tout moment le ministre peut par décret lever l'obligation vaccinale, après avis de la Haute Autorité de santé. Ainsi, une autorité indépendante, qui peut être saisie, émet une recommandation ; si elle y est favorable, on peut lever l'obligation. À l'occasion d'une réponse à une question au Gouvernement, vous vous êtes engagé à le faire, et vous l'avez fait : je vous en donne acte. La décision est tombée le 30 avril ; nous la connaissons. On ne peut pas, d'un côté, réclamer qu'intervienne une autorité indépendante et se plaindre quand elle est d'avis de lever l'obligation vaccinale.

Je vous le dis avec gravité, mes chers collègues : le refus de la vaccination, c'est le refus de la science ! Il y a quelques minutes, Philippe Berta me parlait du beau débat qui a eu lieu hier au Sénat sur les futurs vaccins capables d'éradiquer les cancers. Je vous invite à tous relire l'histoire de la vaccination depuis le XVIIe siècle, notamment le chapitre concernant le travail considérable accompli par Pasteur pour aboutir en 1885 au premier vaccin, qu'il a ainsi nommé. Dans vos familles, dans votre entourage, vous connaissez tous des hommes, des femmes et des enfants qui, s'ils n'avaient pas été vaccinés, ne seraient plus là aujourd'hui. Au fil du temps, les éradications gagnent du terrain : la diphtérie, le tétanos, la typhoïde, la méningite, la tuberculose, la poliomyélite, l'hépatite. L'hépatite ! Pourquoi ne dites-vous rien de l'obligation de vaccination contre l'hépatite B, déjà en vigueur pour les soignants ?

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