Intervention de Hendrik Davi

Réunion du mardi 2 mai 2023 à 17h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHendrik Davi :

Depuis qu'avec mes collègues de la NUPES j'ai déposé une proposition de loi sur l'université et la recherche, je sillonne la France à la rencontre de nombreux acteurs. Partout, la colère gronde et le désarroi grandit. La politique appliquée depuis plus de vingt ans souffre de deux maux : un manque chronique d'ambition et l'application d'un new public management aux conséquences dramatiques. J'interrogerai demain Thierry Coulhon sur la souffrance au travail, l'épidémie de burn-out et de harcèlement moral ainsi que sur la perte de sens due à la course aux projets et aux publications.

La population étudiante s'accroît et les besoins en recherche fondamentale et finalisée n'ont jamais été aussi importants, notamment pour répondre aux enjeux écologiques et sociaux. Pourtant, les budgets ne suivent pas. La dépense par étudiant a baissé de près de 10 % entre 2012 et 2019 et le budget de 2023 diminue, en fait, de 2,15 % en euros constants.

Côté étudiant, il manque donc des places en licence, en BUT – bachelors universitaires de technologie –, en master et, à cause de Parcoursup, des filières qui ne devraient pas être sélectives le deviennent. Quelle aubaine pour des formations privées, dont les qualités sont parfois douteuses ! En revanche, les collégiens, les lycées et leurs parents vivent un enfer, de même d'ailleurs que les étudiants en licence, qui ne trouvent pas de place dans les masters de leur discipline.

Côté personnel, les salaires sont trop bas, les recrutements trop faibles et la précarité explose. Combien de jeunes et brillants chercheurs sont contraints de renoncer ? On ne les compte plus ! Le gâchis est immense !

Quand présenterez-vous la loi ambitieuse pour l'enseignement supérieur qu'attendent les professionnels ? Que comptez-vous faire pour les 130 000 enseignants vacataires dans l'enseignement supérieur public, qui sont deux fois plus nombreux que les titulaires et qui viennent de lancer un mouvement ? Quand leur salaire sera-t-il mensualisé, revalorisé et indexé sur l'inflation ? Que comptez-vous faire pour les enseignants du second degré affectés à l'université, véritables oubliés des revalorisations actuelles ? Enfin, qu'attendez-vous du rapport confié à Philippe Gillet sur l'évolution de l'écosystème de l'enseignement supérieur et de la recherche (ESR) ? Les personnels des établissements publics à caractère scientifique et technologique (EPST) sont inquiets d'une possible disparition de leur statut et de leurs organismes.

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