Intervention de Carole Grandjean

Séance en hémicycle du mardi 9 mai 2023 à 15h00
Questions au gouvernement — Réforme de l'enseignement professionnel

Carole Grandjean, ministre déléguée chargée de l'enseignement et de la formation professionnels :

Je sais votre engagement dans ce domaine. Vous pouvez compter sur notre implication dans la lutte contre le décrochage scolaire, qui est un enjeu majeur de la réforme. En effet, un élève d'un lycée professionnel a dix fois plus de risques de décrocher et deux tiers des décrocheurs viennent de la voie professionnelle. Cette situation est due, non pas aux enseignants ou aux équipes pédagogiques, mais aux nombreuses fragilités du système. Orientation subie, niveau scolaire plus faible, difficultés diverses – notamment sociales, liées au handicap ou à la maîtrise de la langue française –, jeunesse des élèves : les fragilités sont telles que, si nous n'agissons pas, ils ne vont pas au bout de leur parcours.

Au cours du quinquennat précédent, nous avons pris des mesures concernant l'école primaire. Actuellement, Pap Ndiaye entreprend une réforme du collège pour prendre en compte les fragilités scolaires. Nous devons faire également du lycée professionnel un acteur engagé de la lutte contre le décrochage. C'est pourquoi des moyens inédits lui seront alloués. Il bénéficiera en effet de plus de 1 milliard d'euros par an supplémentaires, qui permettront de favoriser le travail en petits groupes, de mieux prendre en considération les fragilités scolaires, d'augmenter le nombre des options et les ouvertures culturelles, de favoriser l'estime de soi et la confiance en soi, et de faciliter les stages ainsi que l'insertion professionnelle, notamment dans le cadre du mentorat – un ensemble de partenaires nous aideront à mieux préparer les élèves.

Il nous faut organiser la lutte contre le décrochage avec l'école de la deuxième chance, l'Établissement pour l'insertion dans l'emploi (Epide), les missions locales : tout un réseau de partenaires qui peuvent nous aider à agir très tôt. Nous devons également nous pencher sur les stages. Il s'agit d'améliorer leur qualité, de développer un réseau d'entreprises pour ceux qui n'en ont pas en aidant les jeunes à rechercher celles dans lesquelles ils iront en faire et accumuler de l'expérience professionnelle. Enfin, nous devons favoriser l'orientation choisie, la découverte et l'attractivité des métiers – France 2030 nous permettra d'investir afin de rendre des filières visibles. Parce que le pacte du lycée professionnel est très orienté vers cet objectif, nous n'allons lâcher aucun jeune, ni avant le certificat d'aptitude professionnelle (CAP) ou le baccalauréat professionnel, ni après le diplôme,…

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