Intervention de Julien Bayou

Séance en hémicycle du mardi 9 mai 2023 à 15h00
Inscrire le groupe militaire privé wagner sur la liste des organisations terroristes — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJulien Bayou :

Puis, la Russie a déclenché le conflit du Donbass, bafouant la souveraineté et l'intégrité territoriales de l'Ukraine – dont je salue la présence de l'ambassadeur dans les tribunes. En 2015, nous avons assisté, impuissants, aux crimes de la Russie en Syrie.

Nous savions donc qu'un dictateur tel que Vladimir Poutine ne pouvait être raisonné. Le président Emmanuel Macron a pourtant cru que, seul et contre tous, il pouvait influencer ses actes. Il l'a reçu avec tous les honneurs en 2017, au cœur de notre patrimoine, à Versailles, puis au fort de Brégançon, avec la volonté de réinitialiser les relations avec la Russie. Péché d'orgueil ! Sans égard pour la diplomatie européenne, le Président a cru naïvement pouvoir ramener M. Poutine à la raison lors d'entretiens mis en scène, dans une tentative médiatique et politique de se placer au cœur du jeu européen, contre l'avis de nos partenaires. Le résultat n'en est que plus amer : ce dialogue privilégié n'a pas empêché le pire, l'agression russe de l'Ukraine le 24 février 2022 et une guerre qui dure depuis plus d'un an. La naïveté de la politique française, misant sur une médiation vaine et sur l'idée qu'une sortie honorable devait être trouvée pour le dictateur Poutine, nous a fait omettre l'objectif premier : la Russie doit perdre cette guerre, l'Ukraine doit gagner, la démocratie doit prévaloir.

Il faut ouvrir les yeux sur la réalité de la guerre avant qu'il ne soit trop tard – le Président de la République semble enfin l'avoir compris : tant mieux. Il y a peu, lors de la cinquante-neuvième conférence de Munich sur la sécurité, il a déclaré à propos du groupe Wagner : « Le président Poutine me disait : ces gens de Wagner, ils ne sont pas à nous, ils nous posent aussi des problèmes en Russie. » Il a ajouté qu'à l'époque, il accordait du crédit à cette déclaration et croyait le président Poutine. Là était la naïveté.

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