Intervention de Régis Le Sommier

Réunion du jeudi 13 avril 2023 à 16h00
Commission d'enquête relative aux ingérences politiques, économiques et financières de puissances étrangères-États, organisations, entreprises, groupes d'intérêts, personnes privées-visant à influencer ou corrompre des relais d'opinion, des

Régis Le Sommier, directeur de la rédaction d'Omerta :

Il existe des médias d'opinion, mais je ne partage pas cette vision du journalisme. Les médias d'opinion sont guidés par des militants plus que par des journalistes. Si le concept de journaliste militant a été popularisé, ces deux termes me paraissent pour ma part antinomiques : un militant a généralement tendance à embellir la cause qu'il défend. Le journaliste, au contraire, doit avoir suffisamment de recul sur les sujets qu'il traite. L'exemple que je vous ai cité sur l'Holodomor va dans ce sens.

La question n'est pas de savoir si nous avons une opinion pro-russe : nous n'avons pas à avoir d'opinion particulière. Lorsque je réalise un reportage, je ne défends pas un camp.

Il existe des médias d'opinion. Ma vision du journaliste se rapproche sans doute de celle du monde anglo-saxon. Je remarque que la presse américaine évoque des éléments sur le conflit en Ukraine que l'on ne retrouve pas dans les médias français. La récente publication de documents classés top secret du Pentagone révèle ainsi une vision du conflit différente de celle qui était proposée jusqu'ici. Certains médias ont d'ailleurs fait leur mea culpa, comme le New York Times, même si cette rédaction continue à suivre une ligne pro-ukrainienne.

Notre rôle est de décrire la réalité ; si elle devient dérangeante, c'est une autre question.

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