Intervention de Cyrielle Chatelain

Séance en hémicycle du mardi 23 mai 2023 à 15h00
Programmation militaire 2024-2030 — Article 2 et rapport annexé

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCyrielle Chatelain :

Tout d'abord, je le dis très clairement, lorsque nous formulons des critiques sur la politique de défense française, il s'agit de critiques politiques. À aucun moment, elles ne visent à remettre en cause l'action de nos soldats, que nous saluons.

Lorsque nous parlons de colonialisme, nous critiquons la politique de l'État, et nous pouvons et devons le faire : c'est notre rôle. Il est nécessaire de se demander notamment quel est le legs de la politique française en Afrique. Mais nous ne confondons pas l'héroïsme de nos soldats et le débat politique que nous avons en ce moment même. Amalgamer l'un et l'autre, comme cela a été fait, c'est empêcher tout débat politique de ce type dans cette enceinte.

Par ailleurs, je le reconnais, la rédaction de l'amendement est plus que maladroite. À aucun moment, le groupe Écologiste n'a souhaité supprimer la mention du terrorisme dans le rapport annexé. Comme ma collègue l'a dit, notre objectif était de débattre de ce qui s'est passé au Mali. Nous demandons, et nous pouvons le faire, que soient tirées les leçons non seulement de notre intervention militaire dans ce pays mais aussi, plus fortement, de la stratégie, notamment diplomatique, de la France. Nous en avons débattu hier, notre armée ne peut pas agir seule.

En 2012 et 2013, la France était un allié du Mali ; lors du retrait de nos forces, notre ambassadeur était persona non grata. Cela doit nous amener à nous interroger. Si nous ne le faisons pas maintenant, quand le ferons-nous ?

Certes, le débat est quelque peu sensible, mais il doit pouvoir avoir lieu dans cet hémicycle, de manière sereine. C'était notre objectif en déposant cet amendement, et je trouve dommage que le Rassemblement national retombe si vite dans les caricatures à ce sujet. Nous devons pouvoir réfléchir, dans l'optique de la sécurité de nos soldats, à la stratégie de la France dans les États d'Afrique.

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