Intervention de Frank Giletti

Séance en hémicycle du mardi 23 mai 2023 à 15h00
Programmation militaire 2024-2030 — Article 2 et rapport annexé

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrank Giletti :

Le contexte géostratégique et géopolitique et, surtout, l'émergence de nouveaux champs de conflictualité tels que le cyber, ou même l'espace, nous obligent à repenser, dans un intervalle de temps réduit, l'importance donnée à l'analyse prospective dans l'élaboration de la stratégie de défense.

La création, en 2015, de la direction générale des relations internationales et de la stratégie (DGRIS) a été l'occasion de rassembler en une seule entité les fonctions exercées par la délégation aux affaires stratégiques, l'état-major des armées et la direction générale de l'armement afin d'élaborer les grandes orientations stratégiques du ministère de la défense. Toutefois, cette initiative fait appel au strict milieu militaire.

Ne pourrait-on pas imaginer un comité de réflexion permanent qui, sur le modèle de la Red Team Défense, mêlerait acteurs civils et militaires ? Je pense notamment à l'apport que pourraient constituer les philosophes, les écrivains, le monde universitaire, les anthropologues ou encore, sur le plan plus technique, les développeurs de jeux vidéo. Il est particulièrement souhaitable que la société civile intervienne de manière régulière dans la théorisation des prospectives de défense aux côtés des infrastructures militaires référentes, au bénéfice du ministère des armées. Je pense notamment aux débats stratégiques à venir comme l'articulation de la dissuasion avec les nouveaux domaines de lutte et l'impasse doctrinale de ces derniers.

L'espace et le cyberespace, concernés par le recours à l'intelligence artificielle, sont autant de nouvelles zones de conflit qui, juxtaposées aux notions classiques de signalement stratégique, appellent à une plus grande anticipation des potentialités qui pourraient s'imposer à notre système de défense. C'est pour cette raison qu'il me semble pertinent d'envisager la mise en place d'une structure de réflexion. Je demande au Gouvernement de bien vouloir considérer cette idée – en la peaufinant, bien sûr. En deux mots : plus de réflexion pour nos armées, sachant que les technologies évoluent très vite.

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