Intervention de Stéphane Sanz

Réunion du jeudi 13 avril 2023 à 9h00
Commission d'enquête sur le coût de la vie dans les collectivités territoriales régies par les articles 73 et 74 de la constitution

Stéphane Sanz, président de la Fédération des promoteurs immobiliers de La Réunion :

Vous soulevez le problème de l'intermédiaire, qui se pose. Nous l'appelons aussi l'intermédiaire social libre. Nous rencontrons de plus en plus de difficultés à produire du social et du très social, en relation avec les propos de M. Brossard sur le bilan économique des opérations. Nous nous dirigeons naturellement vers l'intermédiaire, qui n'est pas beaucoup plus facile à produire. Les loyers étant un peu plus élevés, les opérations s'équilibrent plus facilement pour les bailleurs sociaux.

Sur la partie libre, les problèmes se posent aussi. Nous vivons, à la Réunion, l'ère des propriétaires. Lorsqu'un logement est ouvert à la location, vous recevez une vingtaine de demandes en deux ou trois jours. Quelque part, le propriétaire fait le choix de son locataire et rencontre moins de problèmes d'impayés puisqu'il sélectionne les meilleurs dossiers. Cette situation pose un problème majeur à ceux dont les dossiers ne sont pas les meilleurs et rencontrent par conséquent des problèmes pour se loger. La raison est simple. Je me suis renseigné sur ce fameux cycle « ère locataires et ère propriétaires ». À l'époque de la loi du 21 juillet 2003 de programme pour l'outre-mer, dite loi Girardin, nous étions dans l'ère des locataires, avec 200 demandes de location pour le double de logements. Les locataires dictaient les règles du jeu et du marché. Aujourd'hui, le problème s'est inversé. Il faudrait revenir à une espèce d'équilibre entre ces deux cycles afin que le marché trouve un rythme régulier.

On produit de moins en moins, avec une perte de production de 20 % sur le logement neuf depuis 2016. L'article 5 de la loi du 29 décembre 2014 de finances pour 2015, dit loi Pinel outre-mer, redonne un élan au logement libre grâce aux investisseurs. On recommence à produire de manière forte. En 2020 ou 2021, le marché rechute, se traduisant par moins de 600 logements neufs livrés chaque année, un niveau inacceptable puisqu'il en faudrait bien davantage. Je vous renvoie à l'étude de l'Insee sur le nombre de logements nécessaires à La Réunion entre 2013 et 2035. Nous sommes très loin du compte.

L'intermédiaire répond en partie aux problématiques locatives. Joue-t-il sur l'attractivité du territoire ? J'aurais tendance à le penser. L'absence de nouvelles ZAC depuis des années doit nous pousser à considérer la politique d'aménagement du territoire de La Réunion de manière globale.

Vous avez parlé d'OFS et, à ce titre, l'étude actuellement menée par le Territoire de la Côte Ouest porte sur la mise en place potentielle d'un OFS à La Réunion. La Fédération avait porté ce sujet il y a deux ou trois ans, ce n'était pas le bon moment pour en parler. Nous suivons cette démarche avec beaucoup d'attention.

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