Intervention de Marcellin Nadeau

Séance en hémicycle du mardi 6 juin 2023 à 15h00
Questions au gouvernement — Détenus atteints de troubles psychiatriques en outre-mer

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarcellin Nadeau :

Monsieur le garde des sceaux, vous vous êtes rendu récemment aux Antilles et avez pu constater la situation, ô combien difficile, d'exercice des missions de justice en Martinique comme en Guadeloupe.

Si elle est préoccupante dans l'Hexagone, la situation des prisons est dramatique dans les territoires d'outre-mer. C'est vrai non seulement aux Antilles mais aussi à La Réunion, comme en témoignent les députés réunionnais, et à Mayotte, comme l'atteste le mouvement de grève qui touche la prison.

J'appelle votre attention sur les centres pénitentiaires dans nos régions qui ne disposent d'aucune unité hospitalière spécialement aménagée (UHSA) pour la prise en charge psychiatrique ni d'unité hospitalière sécurisée interrégionale (UHSI) pour les soins somatiques. Ils ne disposent ni d'équipe régionale d'intervention et de sécurité (Eris) ni de pôles de rattachement des extractions judiciaires (Prej).

En Martinique, pour prendre en charge médicalement les détenus, il n'y a que cinq chambres sanitaires carcérales au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Martinique situé à Fort-de-France. Nous avons pu constater, lors d'une visite, l'état des plus indignes dans lequel ils se trouvaient, un état honteux pour un État républicain.

La Martinique, la Guadeloupe, comme la Guyane et La Réunion ont pourtant grand besoin de ces unités sanitaires spécialisées. Ces territoires sont frappés d'une double peine : une partie de leur population carcérale vieillit et a donc besoin de soins plus réguliers et plus constants ; l'autre partie est composée de détenus de plus en plus jeunes qui souffrent de pathologies spécifiques nécessitant un accompagnement sanitaire et surtout psychologique.

Magistrats, médecins, professionnels pénitentiaires sont unanimes : il faut implanter UHSA, UHSI, Eris et Prej, en Martinique, en Guadeloupe et à La Réunion.

Ma question est donc simple, monsieur le ministre : à quand l'implantation de ces structures dans nos pays afin de résorber cette trop importante et grave inégalité structurelle entre l'Hexagone et les territoires d'outre-mer, singulièrement la Martinique ?

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