Intervention de Marie-Charlotte Garin

Séance en hémicycle du mardi 6 juin 2023 à 15h00
Approbation des comptes de la sécurité sociale pour l'année 2022 — Explications de vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-Charlotte Garin :

« L'important, c'est pas la chute, c'est l'atterrissage. » La chute, c'est celle de notre système de protection sociale, qui a plongé l'hôpital et ses soignants dans une grave crise ; c'est celle de la protection de l'enfance, qu'il s'agisse des enfants confiés à l'ASE – aide sociale à l'enfance – ou de ceux accueillis en crèche. La chute, c'est la maltraitance institutionnelle et généralisée que subissent les personnes âgées depuis tant d'années dans les Ehpad. C'est, enfin, le nombre insuffisant de places prévues pour les enfants et les adolescents en situation de handicap et le manque d'AESH – accompagnants d'élèves en situation de handicap – susceptibles de les prendre en charge à l'école.

Venons-en maintenant à l'atterrissage que vous proposez : un Ondam largement sous-abondé au regard de l'inflation ; l'absence de mesures structurantes pour le grand âge et l'autonomie ; un sous-investissement critique dans la santé environnementale ; des réformes iniques – d'abord celle de l'assurance chômage, ensuite celle des retraites –, dont le seul objectif est de faire des économies sur le dos des plus précaires. Votre atterrissage, c'est l'application d'un logiciel suranné, qui fait du PIB le seul indicateur d'évaluation des politiques publiques, alors qu'il ne tient compte ni des inégalités sociales, ni de la crise écologique. Si la France a retrouvé en fin d'année 2021 son PIB d'avant la crise, les hommes et les femmes français ont perdu respectivement cinq ans et deux ans d'espérance de vie.

Certes, selon la Cour des comptes, la loi d'approbation des comptes de la sécurité sociale offre une représentation cohérente et sincère des soldes, des prévisions et des recettes pour l'année 2022. Mais vous l'aurez compris : sans une trajectoire financière de nature à remettre notre système de soins sur ses deux jambes et sans un changement de paradigme dans la manière dont nous construisons les politiques publiques, nous, élus du groupe Écologiste – NUPES, ne serons d'accord ni avec la chute, ni avec l'atterrissage. Nous voterons donc la motion de rejet préalable.

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