Intervention de Gabriel Attal

Séance en hémicycle du mardi 2 août 2022 à 15h00
Déclaration du gouvernement relative au projet de programme de stabilité pour la période 2022-2027 — Reprise du débat

Gabriel Attal, ministre délégué chargé des comptes publics :

J'ai le plus grand respect pour le Haut Conseil aux finances publiques, qui doit en permanence nous pousser à être les plus rigoureux possible : chacun est dans son rôle. Mais la réalité est tout de même celle que je viens de relever.

S'agissant des prévisions de croissance pour les années suivantes, je souligne que nous sommes là aussi très proches du consensus des économistes. Notre prévision pour 2023 est identique à celle de la Commission européenne – une hypothèse de 1,4 % établie à la mi-juillet. Pour 2027, j'ai bien noté que Mme Dufour et M. le président de la commission des finances remettaient en cause notre prévision de 1,8 %. Mais l'OFCE, que l'on classe d'habitude plutôt à gauche et auquel les partis de gauche se réfèrent en tout cas souvent, prévoit une croissance de 1,9 %, supérieure même aux 1,8 % que nous anticipons. Et ces économistes ne sont pas des soutiens du Gouvernement ! Vous le voyez, même en prenant des références à gauche, on arrive à valider nos prévisions.

Il y a des incertitudes, c'est vrai, du fait de décisions qui pourraient être prises par la Russie en raison de l'évolution du conflit ukrainien ou du fait de l'évolution de la situation sanitaire en cas d'apparition d'un nouveau variant… Il nous faut intégrer cette part d'inconnu quand on fait des prévisions, mais l'important dans un océan d'incertitudes, c'est d'avoir ses propres certitudes.

La première des certitudes de cette majorité, derrière le Président de la République et la Première ministre, c'est qu'il faut tenir nos comptes. Nous le voulons et nous l'assumons puisqu'une nation qui ne tient pas ses comptes n'est pas une nation libre, puisque tant que nous traînerons cette dette massive, nous ne serons pas libres de faire les choix budgétaires nécessaires pour protéger les Français et pour investir pour l'avenir.

Notre seconde certitude, c'est qu'il faut, pour y parvenir, placer au cœur de notre politique l'objectif du plein emploi et le soutien au travail. C'est pourquoi je n'ai pas compris, madame Rabault, quand vous avez dit que ce sujet n'était pas en lien avec la question. Il me semble au contraire que le plein emploi est au cœur du débat !

En tout cas, nous assumons, nous, de dire que le cœur de notre stratégie, c'est de tout faire pour atteindre le plein emploi. Cela faisait tout de même des décennies que presque plus personne n'osait envisager le plein emploi par souci de ne pas passer pour totalement utopique. Monsieur le président de la commission des finances, vous dites que je dois arrêter de dire « plein emploi, plein emploi, plein emploi », comme un cabri… Mais voici ce que je dis : « 7,3 %, 7,3 %, 7,3 % », soit le taux de chômage le plus bas depuis quinze ans, celui que nous avons atteint aujourd'hui ! .

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