Intervention de Paul Vannier

Séance en hémicycle du jeudi 22 juin 2023 à 15h00
Accompagnement des élus locaux dans la lutte contre l'artificialisation des sols — Après l'article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPaul Vannier :

L'Île-de-France, autant que les autres régions et peut-être même davantage encore, a besoin d'un plan de lutte contre l'artificialisation des terres, elle qui voit ses terres agricoles et ses espaces naturels disparaître. Ma collègue Belluco vient d'évoquer le plateau de Saclay et je pense moi aussi évidemment, dans mon département du Val-d'Oise, au Triangle de Gonesse, espace qui pourrait servir au développement de modèles agricoles alternatifs pour nourrir les Franciliens dans une région où 90 % de ce qui est consommé viennent de l'extérieur. C'est donc une nécessité que d'engager une lutte à la hauteur des objectifs que l'on fixe dans les autres régions et de voir, d'ici à 2031, diminuer de 50 % le rythme de l'artificialisation des terres franciliennes. Outre l'enjeu alimentaire, il y a aussi l'enjeu des îlots de fraîcheur dans la lutte contre les phénomènes caniculaires dont on sait qu'ils vont se multiplier, et, bien sûr, la lutte contre les inondations dans laquelle les terres agricoles comme les espaces naturels jouent un rôle crucial.

Second argument : on a besoin en l'espèce d'un cadre législatif de portée nationale ou, à défaut, qui concerne au moins toutes les régions de la France continentale et donc aussi l'Île-de-France. Dans cette région où il y a plus de 4 300 hectares en friche et des milliers de logements vacants, il n'est pas acceptable que les objectifs qui vont être discutés dans les prochains jours au conseil régional soient inférieurs à ceux que l'on fixe ailleurs dans le pays. Le prochain Sdrif fixe en effet un objectif de diminution de 20 % d'ici à 2031, bien en deçà des 50 % qui sont demandés à l'ensemble des autres régions de la France continentale. Il n'y a aucune explication à cette exception francilienne. Elle ne peut se justifier du point de vue du législateur, d'autant que nous avons vocation à légiférer pour l'ensemble du pays, ni du point de vue des objectifs qui valent pour l'Île-de-France comme dans les autres régions de la France continentale.

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