Intervention de Stéphane Peu

Réunion du mercredi 19 juillet 2023 à 9h00
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphane Peu :

L'émotion a saisi l'essentiel du pays après la mort de Nahel ; elle s'est muée, chez quelques milliers de jeunes, en une colère qui a provoqué des violences tout à fait inadmissibles. Celles-ci ont causé d'énormes dégâts, notamment dans le quartier où j'habite depuis fort longtemps.

On se rend bien compte à sa lecture, monsieur le ministre, que ce texte ne traite pas des causes de ces émeutes. Je veux vous alerter sur le fait que quinze jours après les émeutes, aucune parole politique – qu'elle vienne du Président de la République, de la Première ministre ou d'un membre du Gouvernement – n'a été adressée à la Nation au sujet de ces événements. Cela pose problème. Quand on connaît le sort réservé au rapport Borloo, on se dit que si l'été passe sans parole publique sur les causes des émeutes, on risque d'oublier tout cela très vite à la rentrée prochaine. Rappelez-vous l'importance des mots de Jacques Chirac en 2005 ! Ils ont compté, beaucoup, pour expliquer, apaiser, réunifier la nation.

Ce texte, si microscopique soit-il, est utile et nous le voterons.

Une loi de finances rectificative aurait néanmoins été plus appropriée, plus transparente et plus respectueuse du Parlement.

Je ne comprends pas pourquoi la question des biens des particuliers, des commerçants, des artisans, n'est pas traitée. Ma voisine, qui élève seule son enfant, a trouvé sa voiture brûlée un matin, à cinq heures, en partant au travail ; les vacances qu'elle devait prendre avec son fils sont annulées, et celles de l'année prochaine sans doute aussi, parce qu'elle devra racheter une voiture – dans nos quartiers populaires, les vieilles voitures sont souvent assurées au tiers, et c'était le cas de la sienne. On ne peut pas faire l'impasse sur ce sujet. Il faut adresser des injonctions aux assurances. Dans les retards pris, il y a peut-être des lenteurs administratives, mais il ne faut pas passer sous silence la mauvaise foi des assurances qui multiplient les expertises et les recours pour allonger les délais.

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