Intervention de Karine Lebon

Réunion du jeudi 6 juillet 2023 à 15h05
Commission d'enquête sur le coût de la vie dans les collectivités territoriales régies par les articles 73 et 74 de la constitution

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaKarine Lebon :

Je vous remercie pour vos propos clairs et sans langue de bois. Dès 2020, lors de votre précédent rapport, nous avons alerté l'opinion et les pouvoirs publics sur l'aspect trompeur pour la concurrence à La Réunion de la reprise par Run Market des quatre hypermarchés et son impact sur les consommateurs.

Vendredi dernier, l'Autorité de la concurrence a rendu un avis favorable à la reprise de Run Market par le groupe mauricien IBL. Cela permet de conserver l'enseigne et de préserver des centaines d'emplois. Mais comme vous le soulignez, une solution alternative aurait permis de conserver les emplois.

Cependant, les enseignes Carrefour et Leclerc détiennent toujours les deux-tiers du marché local. En 2020, le rachat du groupe Vindémia par GBH a clairement renforcé la concentration sur le marché de la distribution généraliste de détail à La Réunion, ce qui constitue une des causes majeures de la vie chère.

Dans votre rapport, vous pointez également le système congloméral en place dans l'île et plus largement, dans les Outre-mer. C'est le cas du groupe GBH, qui pourrait être qualifié de véritable pieuvre, puisqu'il est implanté dans la majeure partie de nos territoires ultramarins. C'est également le cas du groupe IBL, premier conglomérat à l'île Maurice. Que peut-on attendre de cette opération ? Vous avez exprimé vos réserves sur l'avenir du groupe IBL à La Réunion. Je souhaiterais obtenir confirmation : l'arrivée du groupe IBL aura selon vous un impact modéré, voire nulle sur la vie chère à La Réunion, si j'ai bien compris.

Vous préconisez l'interdiction des conglomérats dans les Outre-mer. Comment rendre cela réalisable aujourd'hui ? Le modèle des très grandes surfaces est également une des causes de la vie chère. Il est désormais bien installé. Nous sommes en début de mois et il est certain que l'ensemble des grandes surfaces de l'île sont pleines de clients. Les analyses et les rapports économiques ne rentrent-ils pas en contradiction avec les attentes de la population et les évolutions des modes de consommation, même si je le regrette ?

Je suis favorable aux commerces de proximité, qui favorisent la production locale, contrairement aux grandes surfaces. Pendant la crise de la Covid-19, la population a eu recours aux circuits courts. Sur le temps long et de façon immuable, le retour à ce mode de consommation sera difficile à mettre en place, à tous niveaux. À votre connaissance, cette démarche a-t-elle été malgré tout déjà observé en France et en Europe ? Le retour aux commerces de proximité est-il possible en 2023 ? Si tel est le cas, comment pouvons-nous y aider ?

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