Intervention de Davy Rimane

Séance en hémicycle du mardi 3 octobre 2023 à 15h00
Questions au gouvernement — Liquidation d'air guyane

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDavy Rimane :

Monsieur le ministre délégué chargé des transports, Gustave Flaubert disait que « voyager rend modeste », car « on voit mieux la place minuscule que l'on occupe dans le monde ». En Guyane, des milliers de familles et des dizaines de milliers de personnes sont bloquées à domicile, empêchées de tout déplacement, livrées à elles-mêmes. Croyez-moi quand j'affirme qu'elles n'ont jamais été aussi conscientes de la place minuscule qu'elles occupent dans ce pays que l'on dit un et indivisible. Les enseignants partent, les écoles se vident, les prix explosent, les gens meurent en tentant des déplacements en pirogue à une période de l'année qui ne le permet pas. D'autres prennent l'avion au Surinam, pays étranger, pour se rendre à Cayenne, sur le sol guyanais.

La liquidation d'Air Guyane, annoncée il y a quelques jours, est la preuve ultime, s'il en fallait une, de l'échec phénoménal de la politique non seulement de désenclavement, mais plus largement de développement de la Guyane. Quand la population actuellement bloquée pourra-t-elle de nouveau se déplacer librement ?

Je sais que vous me rétorquerez que la continuité territoriale en matière de trajets intérieurs relève de la compétence de l'exécutif local, mais suivrez-vous les recommandations du rapport sénatorial du 30 mars 2023, qui préconise de porter la participation de l'État à au moins 50 % s'agissant des lignes dépourvues de liaisons routières ? Car en 500 ans de présence française en Guyane, ce sont 500 kilomètres de route qui ont été construits, soit 1 kilomètre de route par an, sur un territoire de 90 000 kilomètres carrés !

Êtes-vous prêt à engager des discussions pour l'élaboration d'un plan pluriannuel de désenclavement de la Guyane avant la fin de l'année 2023 ? Les Guyanais n'attendent pas le père Noël : ils attendent des investissements publics pour être en mesure d'exercer leur liberté fondamentale d'aller et venir.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion