Intervention de Julien Odoul

Réunion du lundi 10 juillet 2023 à 17h00
Commission d'enquête sur la structuration, le financement, les moyens et les modalités d'action des groupuscules auteurs de violences à l'occasion des manifestations et rassemblements intervenus entre le 16 mars et le 3 mai 2023, ainsi que sur le déroulement de ces manifestations et rassemblements

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJulien Odoul :

Je souhaiterais, en préambule, réagir à l'appréciation que vous avez portée sur l'Assemblée nationale. Vous avez parlé, je cite, d'un « champ de guerre ». L'Assemblée nationale est d'abord le champ de la démocratie. Même si les idées de certains députés vous déplaisent, et quelles que soient les divergences que nous ayons dans cette salle, nous sommes ici parce que le peuple souverain l'a décidé. De la même façon, c'est lui qui ne vous a pas reconduit. Ce ne sont ni Marine Le Pen ni Louis Aliot qui en sont responsables, mais les électeurs de votre circonscription.

Dans le prolongement de la question de ma collègue Edwige Diaz, je souhaite revenir sur vos responsabilités et vos déclarations lorsque vous étiez ministre. Nous parlons, dans cette commission d'enquête, de manifestations interdites et pourtant autorisées, c'est-à-dire que la loi n'est pas respectée et que l'autorité administrative est violée. Tout est parti de la fameuse manifestation de juin 2020 à propos de laquelle vous avez évoqué une « émotion mondiale », et eu cette formule malheureuse : « l'émotion […] dépasse les règles juridiques ». En partant de ce postulat, toutes les infractions sont possibles. C'est la porte ouverte à tout et n'importe quoi. Cela exonère tout citoyen de ses responsabilités et, surtout, du respect élémentaire de la loi de la République.

D'ailleurs, quand il a été question de ces manifestations, vous avez balayé le sujet avec légèreté en considérant que des jeunes sortaient dans la rue à la suite du meurtre de George Floyd. Vous vous êtes ému du slogan « Tout le monde déteste la police » mais, durant cette fameuse manifestation, des milliers de personnes scandaient la même chose. Je vous invite à revoir les vidéos. Je ne vous ai pas entendu vous en offusquer alors. Au demeurant, ce n'étaient pas de simples jeunes qui manifestaient : c'était le comité Traoré, dont l'objectif était de cracher sur les forces de l'ordre et les serviteurs de la République comme il le fait régulièrement.

Regrettez-vous la phrase que j'ai rappelée, qui légitime des infractions, notamment l'organisation de manifestations interdites ? Le fait que les responsables politiques ne soient pas capables de faire respecter la loi, comme cela a été votre cas, encourage les fauteurs de troubles à l'enfreindre.

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