Intervention de Marylise Léon

Réunion du jeudi 7 septembre 2023 à 14h00
Commission d'enquête sur la structuration, le financement, les moyens et les modalités d'action des groupuscules auteurs de violences à l'occasion des manifestations et rassemblements intervenus entre le 16 mars et le 3 mai 2023, ainsi que sur le déroulement de ces manifestations et rassemblements

Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT :

Je suis en phase avec tout ce qui vient d'être dit. Je ne commenterai pas les événements de Sainte-Soline puisque mon organisation n'y a joué aucun rôle.

Les éléments déclencheurs de la violence sont multiples. Il est délicat de déterminer le moment de survenue des violences et ce qui conduit à agir ainsi des personnes dont je ne sais si elles sont organisées ou non. Je ne suis pas convaincue que le 16 mars ait été un moment de bascule. La journée précédente du 7 mars avait vu un record de mobilisation. L'intersyndicale avait émis des propositions et des appels au dialogue. Or, il n'y a eu aucune réponse d'aucune sorte de la part du Gouvernement, stupéfiant jusqu'à nos interlocuteurs de la Confédération européenne des syndicats. Je me garderai donc bien d'une analyse définitive des éléments déclencheurs de la violence.

Je citerai le cas d'une militante lyonnaise à l'issue d'une manifestation dont la fin avait dû être anticipée : elle avait le sentiment que son message avait été confisqué par ces violences. Nous n'avons aucune relation avec leurs auteurs. Ils vont toujours à l'encontre de nos actions car nous revendiquons dans le calme. Lorsque des cortèges festifs arrivent à leur terme, avec un grand nombre de personnes pour lesquelles c'est une première fois car le thème des retraites est particulièrement fédérateur, les images de casse et de dégradation ruinent les effets de la mobilisation.

Vous dites que les organisations sont dépassées. Je dirais plutôt que les forces de l'ordre sont dépassées. Notre périmètre d'action se limite aux cortèges. Notre responsabilité consiste à empêcher les auteurs de violence d'y pénétrer. J'ai pu assister à certaines tentatives en ce sens, au cours des quatorze journées pendant lesquelles je me trouvais dans le carré de tête. Nous avons tous témoigné de la bonne intelligence avec laquelle se passent nos relations avec les autorités publiques, à qui il revient au premier chef de prévenir les agissements des individus violents.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion