Intervention de Francesca Pasquini

Réunion du mardi 17 octobre 2023 à 17h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrancesca Pasquini :

Le contexte de l'examen des budgets de la mission Enseignement scolaire est particulièrement difficile cette année du fait du terrible assassinat de Dominique Bernard. Cet événement tragique nous rappelle combien l'engagement pour l'école de la République et ses élèves doit être indéfectible et inébranlable. Nous le devons à tous, aux personnels, aux enfants et à leurs familles. Monsieur le ministre, l'an dernier, le 49.3 et les manœuvres du Gouvernement ont privé l'Assemblée nationale d'un vrai débat sur l'école en séance publique. Il serait scandaleux que les députés de la nation ne puissent pas débattre un seul instant du premier budget de l'État dans l'hémicycle. Aussi, je souhaite commencer cette intervention par une question : pouvez-vous nous confirmer que vous défendrez ce budget en séance avant le 49.3 ? Si vous ne le faites pas, vous perdrez de la crédibilité à nos yeux.

J'en viens au fond du budget pour faire partager notre vive inquiétude. Vous poursuivez cette année la suppression de postes d'enseignants contre toute logique et contre l'intérêt des élèves : 2 500 postes vont disparaître en 2024 malgré les alertes des syndicats et les classes surchargées. Vous affichez l'objectif d'améliorer les taux d'encadrement dans le premier comme dans le second degré mais manquez de passer des mots aux actes. Ce budget n'est pas non plus au rendez-vous de l'augmentation inconditionnelle de 10 % pour tous les enseignants. Le milliard d'euros que vous allouez au pacte aurait pourtant pu permettre de financer cette hausse. Les écologistes défendront donc le rehaussement du nombre de professeurs et l'augmentation de leur rémunération dans l'intérêt de nos enfants et de la communauté éducative. Ces deux mesures sont nécessaires pour que la promesse du Président de la République d'avoir un professeur devant chaque classe se réalise. Nous espérons que vous entendrez raison.

J'en termine par une remarque sur la crise du système de médecine scolaire. Face aux défis de l'école, du harcèlement, des violences faites aux enfants, il a besoin d'un électrochoc. De nombreux amendements vont dans ce sens. J'espère que vous les soutiendrez, ainsi que les avancées en la matière.

Enfin, monsieur le ministre, vous l'avez dit, on ne peut pas accepter que dans l'école de la République on ait trop froid l'hiver et trop chaud l'été. La rénovation des bâtiments scolaires est une mesure essentielle pour le bien-être des élèves et des personnels de l'Éducation nationale. Bien que ces budgets ne soient pas inscrits dans la mission Enseignement scolaire, le groupe écologiste se félicite que le Gouvernement prenne enfin la mesure de l'enjeu. Néanmoins, vous le savez en qualité d'ancien ministre des comptes publics, les collectivités territoriales sont face à un mur d'investissements pour réussir la transition écologique. Le demi-milliard d'euros débloqué nous semble donc insuffisant. Nous appelons à de plus grandes ambitions en la matière. Ce n'est qu'avec un grand plan d'investissement pluriannuel dans les bâtiments du premier et du second degré que nous pourrons garantir aux élèves des bonnes conditions d'apprentissage.

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