Intervention de Marie Pochon

Réunion du mercredi 11 octobre 2023 à 9h30
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie Pochon :

Cette semaine, la communauté de communes du Crestois et du Pays de Saillans, dans la Drôme, a organisé une réunion d'information des habitantes et habitants sur l'avenir climatique du territoire. Le débit de la Drôme et de ses affluents diminuera de 60 % d'ici à 2050 ; cette diminution aura un impact sans précédent sur la vie de notre territoire. Les trois derniers mois ont été les plus chauds qu'a connus notre planète depuis le début de l'humanité. Météo-France tente d'estimer les conséquences de ce phénomène et d'en informer au mieux les Françaises et les Français. Depuis les années 1960, les rendements agricoles ont baissé de 20 % du fait des changements climatiques, les populations de pollinisateurs s'effondrent, les événements climatiques se multiplient. Il faut pourtant constater que les alertes ne suffisent pas : autoroute A69, revirement sur le « zéro artificialisation nette », refus du principe « pollueur payeur » pour la taxation des SUV ou du kérosène des avions et des jets privés… Ici, malheureusement, peu de nos collègues, quand ils ne confondent pas météorologie et climat, semblent sincèrement convaincus que chaque action que nous entreprenons ou que nous n'entreprenons pas aujourd'hui détermine les conditions climatiques de la deuxième partie de ce siècle et donc l'habitabilité de la Terre. Nous avons besoin d'organismes publics capables de prévoir, et de prévenir les populations et nos institutions pour limiter les risques pour la sécurité des biens et des personnes. Les données scientifiques que produit Météo-France et le travail de ses prévisionnistes sont à cet égard essentiels.

Nous, écologistes, sommes inquiets de la réduction structurelle des moyens et des effectifs accordés par le Gouvernement à Météo-France. Ses moyens humains sont plus que jamais nécessaires pour accompagner les collectivités territoriales et les services départementaux d'incendie et de secours (Sdis) sur le terrain, dans le nécessaire travail d'anticipation des risques climatiques, d'atténuation et d'adaptation à ces changements, pour que les plus vulnérables ne paient pas le prix de notre cruelle inaction. Comment continuerez-vous de territorialiser le conseil et l'appui aux élus locaux dans leurs décisions relatives à ces politiques publiques ?

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