Intervention de Caroline Fiat

Séance en hémicycle du mardi 24 octobre 2023 à 15h00
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2024 — Motion de rejet préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCaroline Fiat :

Notre système de santé ne survivra pas à votre politique. Cette année, nous avons tous vécu, dans nos territoires, la fermeture de services d'urgences, d'autres services, de maternités, et j'en passe. Nos concitoyens manifestent encore et encore pour sauver ce qu'il reste de leurs services de santé, mais vous n'entendez rien. C'est aussi cette colère qui s'est exprimée lors du rejet de votre texte en commission.

S'agissant de la branche autonomie, le financement est très éloigné des besoins identifiés par tous les rapports. Rien que pour aboutir à un ratio correct entre personnel et résidents, le rapport d'information que j'ai rédigé avec Monique Iborra indique qu'il faudrait 10 milliards d'euros supplémentaires. Or vous prévoyez à peine 4 milliards d'ici à 2027. À cet égard, sur ce sujet de l'autonomie, il serait temps de nous remettre le rapport qu'un amendement adopté l'an dernier vous demande d'établir, à moins que son contenu ne soit trop embarrassant pour vous !

Tout ce que vous savez faire, ce sont de beaux cadeaux à l'industrie pharmaceutique. Pour les plus fragiles et les plus précaires, en revanche, c'est la double peine ! Il paraît que vous avez abandonné le projet d'augmenter les franchises médicales : tant mieux. Nous espérons vivement que cette augmentation du reste à charge ne reviendra pas par la fenêtre, notamment par la voie réglementaire.

Quant aux dépenses, elles font aussi l'objet d'une avalanche de mauvaises idées, telles que la diminution des arrêts de travail prétendument injustifiés, en contrôlant toujours plus les malades et les médecins qui font leur travail. Il n'y a rien pour le handicap, des miettes pour les victimes d'accidents médicaux, rien pour la psychiatrie. C'est un triste état des lieux, mais vous avez l'air contents et résolus à vite, très vite, accélérer et continuer de foncer dans le mur.

On peut dès lors s'interroger sur votre incompétence. Vous auriez pu écouter la multitude de propositions que nous formulons pour améliorer la situation – j'y reviendrai –, mais non ! La réalité est ailleurs : la situation de notre système de santé est le fruit de choix politiques délibérés.

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