Intervention de Sébastien Peytavie

Séance en hémicycle du lundi 30 octobre 2023 à 15h00
Motions de censure — Discussion commune et votes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSébastien Peytavie :

Vous arguerez qu'il y a trop d'amendements, que l'opposition vous chahute. Mais, madame la Première ministre, quand les parlementaires savent qu'ils ne pourront ni s'exprimer ni défendre leurs positions en séance publique, comment peut-on les blâmer de vouloir le faire en commission ? C'est cela, aussi, le 49.3. C'est une disposition qui réduit le droit d'amendement des parlementaires à l'exercice d'un temps de parole en commission, et qui, par sa brutalité, empêche le débat.

« Ces discussions ont leurs inconvénients, le silence en a davantage. Oui ! Gloire aux pays où l'on parle, honte aux pays où l'on se tait. » C'est en ces termes que Clemenceau répondait au général Boulanger, le 4 juin 1888, à la Chambre des députés. Au Parlement, avant de voter la loi, on la discute. Désormais, on n'y discute plus, et on ne vote plus non plus. Face à cette mascarade, on pourrait vous trouver l'excuse d'une Ve République qui, en l'absence de majorité, dysfonctionne. Mais cela reviendrait à ignorer le rôle pivot des Républicains dans cette grande pièce de théâtre.

En effet, au fond, vous avez bel et bien une majorité. Une majorité cachée, non assumée, mais une majorité. Car si Les Républicains étaient bel et bien dans l'opposition, alors ils voteraient cette motion de censure.

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