Intervention de Alice Rufo

Réunion du mercredi 11 octobre 2023 à 11h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Alice Rufo :

Les attaques terroristes effroyables perpétrées contre Israël nous préoccupent évidemment au plus haut point.

Ensuite, vous avez évoqué le renforcement des programmes de coopération européenne. Vous avez indiqué que nous n'avions pas de doctrine européenne, mais nous disposons cependant d'une boussole stratégique au sein de l'UE. De même, dans le cadre de l'Otan, un nouveau concept stratégique a été adopté. En outre, les dernières années ont malgré tout été marquées par des exercices stratégiques communs. Des progrès sont donc intervenus en la matière.

Vous avez également évoqué les programmes communs Scaf et MGCS. Un séminaire gouvernemental a permis à nos autorités de s'exprimer sur la coopération franco-allemande. Le Scaf progresse puisque la phase 1B a été accomplie. J'ai par ailleurs eu l'occasion de m'entretenir avec mes homologues allemands sur le MGCS, même si la DGA est évidemment pilote sur le sujet. Je peux néanmoins confirmer la volonté du ministère allemand de la défense d'avancer sur ce dossier. La confirmation politique est donc très claire, la discussion de la feuille de route se poursuit dans de bonnes conditions. Ces programmes sont évidemment essentiels à l'heure où nous devons développer l'autonomie stratégique européenne, pour nos industries, mais aussi compte tenu de la multiplication des menaces dans notre environnement immédiat.

Il s'agit donc, là aussi, d'un sujet d'endurance : le développement de la souveraineté et de l'autonomie stratégique européennes doit intervenir dans le cadre de programmes de coopération. Dès lors, dans le contexte actuel, ces programmes revêtent une importance stratégique encore plus marquée.

Ensuite, je confirme le ressenti que vous avez pu exprimer s'agissant de la Pologne et des pays de l'Est. À la faveur de la guerre en Ukraine, nous nous sommes réinvestis sur le flanc est de l'Alliance atlantique, et donc auprès de nos partenaires d'Europe de l'Est. Nous étions déjà très impliqués, mais il est exact que nous avons été conduits à accroître notre présence, à la fois pour soutenir l'Ukraine, mais aussi pour renforcer la réassurance de nos alliés d'Europe centrale et d'Europe de l'Est, à travers notamment notre présence en Roumanie et dans les pays baltes.

Nous devons nous féliciter de la volonté de nos partenaires, lorsqu'ils augmentent leurs budgets de défense, d'investir dans des projets européens, avec la France. Notre pays prône depuis longtemps le renforcement du « pilier européen » au sein de l'Alliance atlantique, qui devient une réalité. Je confirme également notre volonté de développer une coopération de défense avec nos partenaires d'Europe de l'Est.

Vous avez évoqué à juste titre l'influence : le champ informationnel est devenu partie intégrante de nos stratégies. Ce changement implique des modifications importantes dans divers domaines, et notamment la méthode de construction de nos partenariats. Pour chaque action, nous devons anticiper la manière dont elle sera perçue et peut-être contestée par nos compétiteurs. En résumé, la DGRIS s'attache à travailler de manière plus intégrée avec les différents acteurs et à anticiper les conséquences de ses actions dans le champ informationnel.

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