Intervention de Fabien Roussel

Séance en hémicycle du mardi 7 novembre 2023 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2024 — Défense ; anciens combattants mémoire et liens avec la nation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFabien Roussel :

En revanche, nous voulons allouer d'importants moyens au secteur des équipements et des munitions, afin de rattraper le retard pris depuis des années. Mais, là encore, le poids excessif de la dissuasion vous a contraints à reporter des programmes d'armement, notamment au détriment de nos outre-mer. En outre, notre modèle industriel de l'armement, trop dépendant d'autres pays, voire de fonds de pension privés, doit pousser à nous interroger.

Vous programmez ainsi 1,5 milliard d'euros pour reconstituer nos stocks de munitions. Mais quels partenariats industriels seront conclus ? Quel contrôle public sera exercé ? Nous continuons de plaider pour un pôle public de l'armement. À cet égard, la relocalisation de la fabrication de poudre à Bergerac est un bon exemple à suivre.

J'en viens maintenant à un point très important relatif au montant de la pension accordée à nos anciens combattants. Dans l'histoire de notre pays, les armées ont toujours été composées de soldats issus, dans leur grande majorité, de milieux populaires. Ouvriers, paysans, métallos, cheminots, fonctionnaires, enseignants, ce sont eux qui sont allés défendre la patrie et qui ont assumé dans leur chair les combats les plus difficiles. Aujourd'hui, ils vivent très modestement. Je le dis avec gravité, il faut entendre leur colère lorsqu'ils parlent d'aumône et qu'ils qualifient de ridicule l'augmentation du point PMI, proposée dans le budget. Oui, il faut les entendre, eux qui subissent une inflation qui dépasse largement 5 %, pour atteindre 15 %, voire 20 %, et qui reçoivent des régularisations de charge dues au prix de l'énergie. Il faut rattraper les retards pris ces dernières années en matière de revalorisation de la pension des anciens combattants.

Je terminerai en évoquant l'indemnisation des victimes des essais nucléaires, spécifique à nos outre-mer. Après ceux effectués dans le Sahara algérien, 181 essais nucléaires ont été réalisés en Polynésie, dans les atolls de Mururoa et de Fangataufa, parmi lesquels 46 essais aériens et 147 essais souterrains. Les premiers ont libéré des nuages radioactifs. Ils ont atteint Tahiti, contaminant les populations qui ont alors souffert de plusieurs maladies. Lors des essais souterrains, des déchets radioactifs ont été déversés dans les profondeurs des atolls. Les dégâts, humains et environnementaux, sont donc considérables.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion