Intervention de Geneviève Darrieussecq

Séance en hémicycle du mardi 21 novembre 2023 à 15h00
Déclaration du gouvernement relative aux partenariats renouvelés entre la france et les pays africains

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGeneviève Darrieussecq :

Au nom du groupe Démocrate, je tiens à remercier le Gouvernement et les ministres présents pour leurs déclarations qui ouvrent le débat sur les partenariats entre la France et les pays africains. Nos partenariats avec l'Afrique sont anciens, forts et en constante évolution. Nous devons sans cesse les adapter à l'évolution des besoins exprimés par les pays africains et, certainement, mieux les valoriser. Je mettrai l'accent sur la stratégie de défense de notre pays et sur notre souhait de nouer de nouveaux partenariats militaires avec les pays africains.

Depuis 2017, la France a adopté une nouvelle grille de lecture pour ses relations avec l'Afrique. Elle souhaite inscrire de manière pérenne des rapports de réciprocité, harmonieux et responsables. Alors que l'influence de certaines puissances étrangères se fait de plus en plus prégnante, nous devons adopter une posture équilibrée et bâtir un nouveau modèle de partenariat militaire, ce qui implique de modifier la manière dont nous sommes présents sur place, d'exprimer clairement nos objectifs et surtout de répondre aux demandes légitimes des pays d'africanisation, de montée en compétences et d'autonomie de leurs armées et de leurs forces de sécurité.

Plusieurs pistes doivent être explorées. Bien sûr, nous devons développer l'offre de formation, d'accompagnement et d'équipement pour atteindre un niveau supérieur. Ceci engage nos armées, mais également notre industrie de défense. Nous devons rester vigilants quant au combat de la communication qui se joue sur place et à l'impact qu'il peut avoir sur les actions menées par la France. Les crises des derniers mois au Mali, au Burkina Faso et au Niger en sont l'exemple parfait. La France a fait l'objet d'un rejet massif de la classe politique locale. Elle est devenue « le bouc émissaire idéal », pour reprendre les mots du Président de la République. Les campagnes de déstabilisation menées dans ces pays ont porté leurs fruits : « Dehors la France », pouvait-on lire sur les pancartes lors de rassemblements. Par un effet domino, la présence militaire de la France a été remise en cause dans ces pays qui nous avaient appelés et qui avaient demandé notre soutien dans la lutte contre le terrorisme.

Nous ne sommes pas naïfs concernant le rôle joué par l'ingérence russe en Afrique et dans les médias. Depuis dix ans, la Russie a méthodiquement déployé une stratégie globale sur le continent africain dans tous les domaines : influence politique, communication, sécurité, fourniture d'armes… Ce constat indique que nous devons évoluer dans notre manière de communiquer sur nos actions et sur les dispositifs que nous déployons. Il faut apporter de la cohérence, de la lisibilité et de la compréhension aux yeux des populations. Nous devons être à l'initiative, pas seulement en position défensive.

Dans ce changement de paradigme, la France doit s'appuyer sur ses partenaires fiables. C'est le cas notamment de la Mauritanie, du Sénégal, du Bénin et de la Côte d'Ivoire – vous les avez cités, monsieur le ministre. Nos relations avec la Mauritanie sont stables dans de nombreux domaines et semblent même s'approfondir : la coopération est importante en matière de sécurité et de défense dans le but de renforcer l'expertise mauritanienne dans la lutte contre le terrorisme et les trafics. Nous pouvons également saluer la durabilité de nos liens avec le Sénégal autour de formations nombreuses dispensées par les éléments français du Sénégal. Nos accords de coopération militaire bilatérale sont la preuve d'un travail en bonne intelligence. Enfin, nos relations nouvelles avec le Bénin s'intensifient : l'acte symbolique de restitution d'une collection d'objets au musée historique de Cotonou, en 2021, a permis de créer un contexte de confiance favorable au développement de la coopération entre nos deux pays.

Portons un regard positif sur ce qui fonctionne et mettons en avant les réussites sans pour autant fermer les yeux sur les critiques et les échecs. Adaptons-nous, soyons réalistes : c'est ainsi que nous apporterons aux pays africains les solutions qu'ils attendent de notre part.

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