Intervention de Amélia Lakrafi

Séance en hémicycle du mardi 21 novembre 2023 à 15h00
Déclaration du gouvernement relative aux partenariats renouvelés entre la france et les pays africains

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAmélia Lakrafi :

Le renouveau de la relation avec l'Afrique, je l'ai aussi constaté dans le secteur de la solidarité et du développement, en particulier avec la loi de 2021 de programmation relative au développement solidaire et à la lutte contre les inégalités mondiales, ainsi qu'avec la hausse importante de notre aide publique au développement. Les pays africains sont les grands bénéficiaires de l'augmentation de l'APD. À chacun de mes déplacements, je visite des projets menés grâce à des financements de l'Agence française de développement dans les domaines de l'agriculture, de la santé ou des infrastructures. Toutefois, cette action n'est pas assez visible et les populations locales ne sont pas toujours conscientes – c'est peu de le dire – que telle route ou telle école a été réparée ou bâtie avec le concours de la France. À nous de le faire savoir.

Cette solidarité se marque aussi dans les engagements individuels, avec le magnifique travail accompli par France Volontaires, qui permet à des milliers de jeunes Français de partir sur le terrain pour s'occuper de projets de développement dans un cadre structuré. J'ai organisé à l'Assemblée nationale un colloque sur cet aspect de notre coopération. On y a entendu le témoignage de jeunes Français partis aider au Burkina Faso ou en République du Congo, ainsi que celui de jeunes Africains venus en France en soutien au réseau associatif : le mode d'action de France Volontaires est en effet fondé sur la réciprocité, ce qui est bien dans l'esprit que le Président de la République appelait de ses vœux.

Le Président a également compris que le renouvellement de nos relations avec le continent africain passait par le développement de nos relations économiques. En effet, pendant que notre pays, au prix d'un important effort militaire, se concentrait sur la préservation de notre sécurité commune, d'autres acteurs, plus pragmatiques, renforçaient leurs positions économiques.

Je salue les efforts déployés par la France pour encourager le développement du secteur privé africain au travers de programmes du groupe AFD, tels que ceux menés par Proparco. Il nous faut néanmoins faire davantage pour stimuler nos échanges. Nous pouvons certes nous appuyer sur les réseaux dynamiques des chambres de commerce et d'industrie, des comités de conseillers du commerce extérieur de la France (CCEF), des clubs d'affaires ou des bureaux de Business France, mais il nous faut aussi compter sur l'expertise de nos expatriés et sur les milliers d'entrepreneurs français présents sur place, les « entrepreneurs français à l'étranger » (EFE), que nous essayons avec le Gouvernement de faire mieux reconnaître et de soutenir davantage.

En tant qu'élue des Français d'une large partie de l'Afrique et du Moyen-Orient, je ne voudrais pas que l'on oublie ce formidable atout que constitue la présence de centaines de milliers de nos concitoyens sur le sol africain. Qu'ils soient enseignants dans les lycées français, travailleurs humanitaires, entrepreneurs individuels ou collaborateurs de grands groupes, qu'ils soient des expatriés de passage ou des binationaux installés durablement sur place, ils sont nos vrais ambassadeurs sur le terrain.

Nous, députés des Français de l'étranger, sommes à leur écoute ; ils sont des ponts entre la France et les pays dans lesquels ils sont installés. De même que nous travaillons mieux avec les diasporas africaines présentes sur notre sol, ce qui est grandement dû à l'impulsion du Président de la République, nous devrions mieux travailler avec notre propre diaspora, dont les conseils et la connaissance fine de leurs pays d'adoption sont précieux. Les conseillers des Français de l'étranger, c'est-à-dire les élus locaux, sont en particulier des atouts que nous devons valoriser davantage.

Mes chers collègues, il est inutile d'être pessimistes concernant nos relations avec le continent africain. Ce serait être inutilement décliniste et faire trop d'honneurs aux États qui se plaisent à agiter un sentiment antifrançais dans plusieurs pays africains.

Nous avons beaucoup d'atouts, mais beaucoup d'autres acteurs sont désormais présents en Afrique et il nous faut compter avec eux. De ce point de vue, la nouvelle approche prônée par le Président de la République me semble saine et constructive. Et je vous l'assure : de très nombreux Africains, même dans des pays plutôt hostiles à notre encontre, sont demandeurs de France.

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