Intervention de Gabriel Amard

Séance en hémicycle du mardi 28 novembre 2023 à 15h00
Respect du droit international dans le secours des migrants en mer méditerranée — Motion de rejet préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGabriel Amard :

Écoutez le témoignage d'Angèle, 27 ans, Camerounaise rescapée des flots : « En Libye, j'ai vécu l'enfer sur terre. J'ai vécu pire que l'enfer. » « À un moment donné, le viol n'avait plus aucune signification pour moi. Je les laissais faire. Si tu refuses, ils peuvent te tuer. Ça arrive tous les jours. Si tu as de la chance, ils peuvent te vendre. […] J'avais une amie qui n'a pas eu de chance. L'homme qui l'a achetée était encore plus pervers que les gardiens de la prison. Elle n'a pas survécu. […] J'ai des brûlures de cigarettes partout. Je porte les preuves de ces violences sur tout le corps. » « Je me disais que si les garde-côtes libyens venaient nous intercepter, je me jetterais à l'eau. » Voilà ce que nous finançons en Libye.

Il faut aller à la racine des maux et les éradiquer. Nous ne devons plus accepter les traités inégaux qui engendrent la misère pour les peuples, l'exploitation des corps et de l'esprit. Il est temps d'en finir avec les maux qui ravagent ces pays !

Collègues, rien ne vous oblige à choisir l'inhumanité, sauf à vouloir chasser sur les terres de l'extrême droite. Ne vous trompez pas de cible. Il y a urgence à procéder différemment. Chaque jour, des personnes meurent en Méditerranée centrale, les rapports de naufrage et les disparitions se multiplient. Pendant ce temps, les navires des ONG, équipés pour mener des opérations de sauvetage, avec des équipages formées et prêts à aider les personnes en détresse, sont retenus par les autorités italiennes et empêchés d'intervenir – à treize reprises en 2023 !

Pour conclure, j'invite chacun et chacune à s'en remettre à la sagesse de Victor Hugo : « Le législateur, en élaborant la loi, ne doit jamais perdre de vue l'abus qu'on peut en faire. » Votre texte n'est pas la voix de la France, collègues ; rejetez-le. Vive la France, vive la République universelle !

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