Intervention de Sophie Blanc

Séance en hémicycle du mercredi 29 novembre 2023 à 14h00
Motion de censure — Discussion et vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSophie Blanc :

Néanmoins, ces quelques mesures ne suffisent pas à susciter l'adhésion. Il existe des raisons de se désoler. La création d'une somme forfaitaire à la charge de l'assuré qui n'honorerait pas un rendez-vous médical, adoptée au Sénat, ne figure pas dans le texte final, alors que selon l'Académie nationale de médecine, 6 à 10 % des patients ne se présentent pas aux rendez-vous. Cette mesure simple rappellerait aux assurés qui l'ont oublié le montant des consultations. La médecine est pourtant un secteur en tension ; il vous suffirait de sortir de Paris pour comprendre le drame des déserts médicaux. Par ailleurs, le recours au transport sanitaire partagé de fait ne nous semble pas constituer une mesure permettant de garantir le repos et l'intimité des patients transportés. Je ne reviendrai pas sur la disposition du Gouvernement prévoyant une contribution de l'Agirc-Arrco au titre de la solidarité financière du système de retraite : nous y sommes fermement opposés.

D'une manière plus générale, madame la Première ministre, vous nous vendez un PLFSS ambitieux. Mais quelles ambitions nourrissez-vous ? L'hôpital va mal, les soignants sont au bord du burn-out, la durée d'attente aux urgences ne diminue pas, les professionnels libéraux de la santé ne sont pas des plus épanouis, les pénuries de certains médicaments perdurent ; selon les sondages, 37 % des Français ont déjà renoncé à des soins médicaux alors qu'ils en avaient besoin. Seule l'AME – aide médicale de l'État – se porte bien, ce qui n'envoie pas un bon signal à nos compatriotes qui travaillent et paient leurs impôts.

Où est le plan clair qui devait dresser la liste des problèmes et présenter les moyens d'action pour les résoudre ? Nous l'attendons toujours ! Pour les raisons déjà exposées par mon collègue Philippe Ballard dimanche, nous ne voterons pas cette motion de censure. Ce débat ressemble à une mauvaise pièce de théâtre.

Madame la Première ministre, vous profitez de ce moment pour masquer votre défaut de majorité, et surtout d'ambition, sur ce texte. À l'extrême gauche, vos alliés de La France insoumise déposent, 49.3 après 49.3, des motions de censure alors que rien ne les y oblige, à la seule fin de gronder dans la salle des Quatre-Colonnes et de permettre au Gouvernement de se rassurer. L'Assemblée nationale ne sort pas grandie de ce triste jeu de rôles.

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