Intervention de Marianne Maximi

Réunion du mardi 21 novembre 2023 à 13h30
Délégation aux droits des enfants

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarianne Maximi :

Madame la ministre, je vais vous dire ma déception et ma colère, à la suite de ce troisième comité interministériel à l'enfance. Les annonces ne sont absolument pas à la hauteur ! Rien sur le fait que des enfants dorment dans la rue, partout dans notre pays. Rien sur le fait que des enfants sont privés de scolarité faute d'AESH (accompagnant d'élève en situation de handicap). Il faudrait attendre décembre pour avoir des annonces politiques sur la protection de l'enfance. Ce secteur s'est littéralement effondré, parce que les professionnels partent, parce qu'il n'y a plus de places, parce que les enfants ne sont plus protégés – les mesures ne sont plus exécutées et des milliers d'enfants attendent à leur domicile d'être accompagnés.

Face à cet effondrement, que nous répondez-vous ? Création de postes dans le 119. Mais il y a déjà des postes qui ne sont pas pourvus ! Le problème, c'est l'attractivité. À quel moment allez-vous annoncer des hausses de salaire et un supplément de considération pour les professionnels de la protection de l'enfance ? Vous nous annoncez 1 500 euros pour la majorité de ces enfants. Mais les départements ne respectent même pas la loi Taquet de février 2022 sur la protection de l'enfance et n'accompagnent pas les jeunes jusqu'à leurs 21 ans grâce au contrat jeune majeur ! Vous nous annoncez une cérémonie pour la majorité, juste avant de les mettre à la rue. On attend des annonces sur les salaires des professionnels ; on attend du recrutement d'assistantes familiales ; on attend des places ; on attend que les départements fassent leur travail de protection ou, à défaut, que l'État le fasse à leur place.

Le délai d'accueil dans une pouponnière, dans le Puy-de-Dôme, se situe entre dix-huit et vingt-quatre mois. Les capacités d'accueil sont dépassées, la rotation des personnels est quotidienne et les enfants développent des syndromes d'hospitalisme. La situation est déplorable. Vos annonces me mettent excessivement en colère, ainsi que toutes les associations que je consulte depuis hier. Décembre, c'est trop tard, c'est maintenant qu'il faut agir. J'attends des annonces claires, des moyens, des recrutements, un discours politique à la hauteur ! Les enfants sont en danger et l'État est un très mauvais parent.

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