Intervention de Sabine Thillaye

Réunion du mercredi 22 novembre 2023 à 15h00
Commission des affaires européennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSabine Thillaye, rapporteure :

Pour répondre à Brigitte Klinkert, les dangers immédiats de l'IRA sont, selon nous, à relativiser. Si l'on regarde les chiffres, nous avons effectivement 370 milliards de dollars mis sur la table par les États-Unis, mais l'Union européenne met, sur 10 ans, 600 milliards d'euros sur la table, ce qui est une somme conséquente.

Cela ne signifie pas qu'il faille rester les bras croisés. Nous avons besoin d'un choc de simplification, dans l'Union européenne et dans les États membres, dont le nôtre. Nous avons également besoin de financements privés. Il nous faut donc regarder comment faire en sorte que nos entreprises trouvent les financements publics et privés adéquats. Mais tout cela intervient dans un cadre budgétaire assez restreint et dans un contexte de réticences des États membres dès lors qu'il s'agit de ressources propres ou d'augmentation du financement de l'Union européenne. Si l'on veut davantage d'action de l'Union européenne sans lui en donner les moyens adéquats, il nous faut faire preuve d'honnêteté avec nous-mêmes.

Pour répondre à Pierrick Berteloot, j'apprécie le fait que vous jugiez que l'Union européenne doit apporter des réponses, et pas seulement les États membres. Les deux apportent aujourd'hui des réponses. En effet, les États membres peuvent prendre des mesures suite à l'assouplissement des critères des aides d'État, adopté récemment au niveau européen pour prolonger le dispositif. Nous ne sommes pas non plus sans atouts. L'Union européenne représente aujourd'hui un marché d'une taille extrêmement intéressante pour nos concurrents, et je crois qu'il ne faut pas le sous-estimer.

Pour répondre à Nathalie Oziol, vous avez dit souhaiter un non-alignement par rapport à la Russie et à la Chine. C'est également notre cas, et je crois que tous les États membres de l'Union européenne souhaitent ce non-alignement. C'est la raison pour laquelle nous parlons de souveraineté européenne et que nous souhaitons tous arrêter les délocalisations. Cela suppose également d'en avoir les moyens, au-delà des règles commerciales. Peut-être devrions-nous revoir les règles de concurrence au niveau de l'Union européenne puisque nous ne sommes aujourd'hui pas en mesure de créer des entités de taille suffisante pour faire face à la concurrence.

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