Intervention de Éric Ciotti

Séance en hémicycle du mardi 12 décembre 2023 à 9h00
Questions orales sans débat — Liaison aérienne nice-paris

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Ciotti :

Nous avons appris avec stupéfaction, il y a quelques semaines, la suppression, par la compagnie Air France, de la desserte, depuis Orly, des grands aéroports de province comme ceux de Nice – deuxième plateforme aéroportuaire française –, de Marseille ou de Toulouse. Cela a été un choc, un coup rude, non seulement pour les personnels d'Air France, qui ont exprimé leur émotion et leur colère la semaine dernière encore, mais aussi pour les territoires concernés, notamment pour les Alpes-Maritimes, pour la Côte d'Azur et pour Nice, qui est actuellement reliée à Orly par plus d'une centaine de vols chaque semaine.

Cette décision ne repose sur aucune justification puisque cette ligne est sans doute une des plus rentables de France. De plus, cette fermeture n'est assortie d'aucune solution de remplacement ferroviaire puisque, malheureusement, la ligne à grande vitesse ne rejoint pas encore la Côte d'Azur, si bien que le trajet entre Nice et Paris dure plus de six heures et n'est donc absolument pas compétitif avec l'avion.

Nous dénonçons la méthode : cette mesure n'a fait l'objet d'aucune concertation, d'aucune information. On aurait aimé que la compagnie Air France, qui a fait tomber le couperet, se soucie plus de ces territoires auxquels elle doit beaucoup. Elle doit beaucoup, également, à l'engagement de l'État. C'est une compagnie nationale qui ne peut pas se désintéresser de l'avenir des territoires qui font la richesse de la France.

Ma question est simple : qu'entendez-vous faire pour qu'Air France revienne sur sa décision ou, à tout le moins, pour éviter toute dégradation de l'offre ? J'entends en effet qu'Air France annonce que la compagnie à bas coût Transavia pourrait prendre le relais – or cela ne nous satisfait pas. On entend aussi que les créneaux dont disposait Air France sur cette liaison seraient reportés, pour une part, sur Roissy, ce qui signifie que, de porte à porte, le trajet prendra une heure et demie voire deux heures de plus. Ce n'est pas acceptable.

Le Gouvernement ne peut pas se désintéresser de cette question. Dans les périodes de crise, il a été aux côtés d'Air France et il ne saurait agir en fonction de seules considérations financières, qui feraient abstraction de l'intérêt national. Il ne saurait promouvoir une politique contraire à ce que nous attendons d'une compagnie qui a une histoire, un lien fort avec la France et ses territoires.

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