Intervention de Olivier Becht

Réunion du jeudi 7 décembre 2023 à 11h15
Commission des affaires étrangères

Olivier Becht, ministre délégué :

Vos propos sont très inexacts et vous trompez les Français lorsque vous dites que la France ne produit plus. Notre pays peut être fier d'abriter les premières entreprises mondiales dans de très nombreux secteurs comme l'aéronautique, les vins et spiritueux, la mode, les cosmétiques ou la pharmacie, sans parler de Veolia, leader mondial dans le secteur de l'environnement, et d'Electricité de France (EDF), deuxième énergéticien mondial.

Toutes les réformes lancées par la majorité depuis six ans ont permis d'inverser le mouvement de désindustrialisation que subissait notre pays depuis trente ans. Depuis quelques années, il y a plus d'ouvertures que de fermetures d'usines, avec plus de 300 nouvelles implantations.

La signature d'accords de libre-échange ne signifie en rien que nous ne protégeons pas notre économie. Nous disposons, pour la protéger, d'instruments anticoercition et antisubventions ; la Commission européenne a ainsi lancé une investigation sur les subventions chinoises accordées notamment aux véhicules électriques. C'est aussi pour protéger notre économie que nous n'avons pas signé les accords avec le Mercosur et l'Australie, considérant qu'ils ne protégeaient pas assez l'environnement et nos filières agricoles.

Si nous avons signé l'accord avec le Chili, c'est parce qu'il ne sert à rien de réindustrialiser notre pays et d'accueillir des gigafactories de batteries si nous ne disposons ni de lithium, ni de terres rares. Sans accord privilégié avec les pays producteurs, nous dépendrons exclusivement de la Chine. Est-ce ce que propose le Rassemblement national ?

Vous cherchez à faire croire aux Français que l'on pourrait construire des murailles tout autour de notre pays. Mais, en restaurant des frontières en Europe, votre politique empêcherait l'exportation de produits français vers les autres pays européens et aboutirait à la destruction de l'Union. Le protectionnisme que vous prônez se traduirait par une hausse de l'inflation, par la destruction de nos industries et par la baisse de notre compétitivité.

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